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CM 11 le corps mort (absente pour le 10)

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Message  Nathalie Sam 15 Mai - 17:21

Le corps mort

transformation du statu de la mort dans la société française (augmentation de l'espérance de vie, médicalisation, progrès de l'hygiène, sécularisation, etc). Les rites, représentations ont évolué, la mort est devenue en quelques sorte taboue au cours du XX. Effacement de la mort dans la vie quotidienne: intérêt dans l'Histoire et la sociologie dans les années 70, dont Philippe Ariès et Michel Vauvel. Angleterre: +les années 50. Les évolutions rapides changent le statut de la mort, elle devient également un sujet d'étude en biologie, médecine, en science en général. On étudie le cadavre, il y en a toute une biologie qui travaille sur les étapes du processus de la mort (du cerveau à la putréfaction). Thanatomorphose: transformation du corps après la mort, le corps reste mou pendant 4 à 5 heures donc possibilité de faire la toilette funéraire car les muscles se relâchant, ds fluides sont excrétés. La rigidité vient de l'accumulation des acides lactiques, atteignant tous les membres au bout de huit heures, plus long pour les enfants et les vieillard. Le corps prend une pâleur de cire, on aperçoit des lividités cadavériques (tâches de sang accumulé). Après 15h la rigidité s'estompe, c'est le moment de la mise en bière puisque la nécrose commence ( décomposition, mauvaise odeurs, apparition des mouches, tâches de putréfactions vertes au bout de 36h, si antibiotiques se processus est ralentis, la peau se tend car elle se déshydrate, les cellules nerveuses elles meurent en deux minutes, les cheveux et les ongles continuent à pousser pendant trois jours). Le cadavre subit des traitements appelés la thanatopraxie (traiter, manipuler le mort, soit l'art de retarder la décomposition du corps par des techniques d'embaumement dans certains cas et un ensemble de mesures esthétiques visant à maintenir le cadavre dans un bon état le plus longtemps possible).



I. la mort dans un contexte traditionnel (la France rurale au début du XX)


A.le décès

L'arrivée du médecin est souvent tardive et inutile, on estime qu'il est plus important de faire venir le curé avant pour « donner au bon dieu le mourant ». Le curé est reçu au domicile, la chambre préparée avec un drap blanc, en toute simplicité. Des superstitions persistent. Les paysans croient en les présages de la mort, qui sont différent selon les régions (tout comme les pratiques). Exemples: le chien qui aboit tristement dans la nuit, une belette qui traverse la route, avoir 13 convives à table, rêver d'oeufs et de poissons pourris, des chutes de poules depuis leur perchoir dans le poulailler, la vue d'un oiseau entrant dans une maison. Croyances collectées par Van Gennès, Le folklore français. Il y a aussi des pratiques de divinations pour savoir si la mort approche. En Alsace, on frotte le front du malade avec du lard ou avec du pain puis on jette ses aliments aux chiens, si la nourriture est mangée, cela veut dire que le malade survivra. Il y a aussi des pratiques destinées à faire mourir pour le bien du mourant, comme la lessive pendant des périodes interdites (entre noël et le jours de l'an). On peut souhaiter une agonie rapide au mourant, pour hâter la mort on enlève les plumes de pigeon de l'oreiller, car elles empêcherait l'âme de sortir, placer le lit en parallèle des poutres du plafond, enlever une tuile du toit, tuer un coq en présence du mourant, lui faire embrasser une hache de pierre, lui faire dire une messe de délivrance (interdis pas les curés), pendant l'agonie, on asperge le moribond avec de l'eau bénite, du buis, en allumant un cierge à la chandeleur, qui s'éteindra en même temps que le mort. Enfin le dernier sacrement est rendu. L'âme lorsqu'elle sort, se lave dans l'eau donc il faut se débarrasser de celle ci. Les déchets produit au moment de la mort doivent s'enlever avec tout un rituel. On place encore souvent une pièce de monnaie dans la main du mort.


B. la toilette du mort et la mise en bière

Elle ne doit pas être faite par des proches parents, mais par des femmes. Il y a des ensevelisseuses de métier, qui font la toilette et la mise en bière. On place le mort dans un grand drap de toile, le linceul, en principe neuf, on garde les aiguilles qui ont servit à faire le linceul car elles ont un pouvoir magique. Pendant longtemps le corps était nu, mais à la fin du XIX, on habille le mort car c'est plus simple. On lui donne plutôt des habits blancs, surtout pour les enfants. Le corps est avant lavé à l'eau tiède « pour qu'il se présente propre aux yeux de son créateur ». L'eau est mélangée à des herbes est jetée au loin. Les pratiques sont différentes selon les généralités parfois. Une fois propre, le mort est placé sur son lit, refais, avec des draps morts, à visage découvert. La position est souvent allongée les bras en croix. La première personne à appeler est le menuisier qui va faire la caisse dans les bonnes dimensions. Sur le cercueil on place une étoffe, différente selon les endroits. Souvent noire pour les mariés, blanc pour les célibataires, en Vendée on dépose un sac de charbon sur les cheveux pour qu'ils conservent. On place parfois des objets pour qu'ils accompagnent le mort.
Lors de la veillée mortuaire, il y a un grand rassemblement des parents, amis, famille, pas forcément triste car la personne part au Paradis, la veillée ressemble aux veillées d'hivers où l'on chante, discute, raconte. Et il y a la consommation d'alcool, des blagues, un repas qui se termine parfois de manière joyeuse. La mort fait encore parti du cercle de la vie, elle est souvent acceptée comme un fait naturel, normal. La mort, c'est aussi le glas qui sonne au clocher avec un nombre de coups variables selon l'âge et le sexe. Pour les hommes et vieux, le nombre de coups est plus important.


C.le convoi funéraire

Selon les règlements liturgiques et municipaux, l'enterrement est à faire lors du troisième jours. Le mort n'est pas sortit de la maison n'importe comment: en Gironde, le mort passe par la porte d'entrée, les pieds devant, en Alsace c'est par la fenêtre. Lors de la messes des pénitents peuvent intervenir, dans le village une personne est désignée pour être meneur/meneuse de cortège. Pas plus de ¾ parents, les hommes devant, l'ordre social est respecté. Tout était précis, régulé, organisé par une personne extérieur à la famille Le cercueil ne doit jamais être porté par des proches. Il y a aussi des tenues de deuil, le brassard noir étant le minimum. Dans le Morvant, on recouvre le cercueil d'un drap blanc, mis dans une charrette tirée par deux boeufs. Le matin, un proche fait le chemin du mort en brûlant des pailles pour éloigner les mauvais esprits. Peu de variantes dans l'église. Le curé fait la levée du mort dans la maison et accueil le mort, il le recommande à Dieu. Les vivants sont déculpabilisés durant la cérémonie, le chagrin est codifié. Le but de la cérémonie est de réconforter les endeuillés, faire comprendre la mort et dire qu'il est vraiment parti, qu'il n'ère pas entre le monde des morts et celui des vivants. Dans certaines églises, on fait sortir le mort par une autre porte que l'entrée, afin de bien faire comprendre la coupure.

D. L'enterrement

L'assemblée se réunit au cimetière, en présence parfois de pleureuses, professionnelles, indemnisées ou payées, seules les femmes pleurent, les hommes doivent avoir la douleur muette. Le deuil est vécu par toute la communauté. Les cimetières s'éloignent des centres. Il y a très peu de thanatopraxie, ce qui permet une rotation des tombes rapides sauf pour les familles qui ont acheté une concession à perpétuité. En raison de l'élévation du niveau de vie, le cercueil change. Il est ouvragé, capitonné, brodé, dans un bois plus noble. Les inégalités sont donc de plus en plus flagrantes selon le faste des tombeaux, les rituels évoluent autour du tombeau (question de la pièce, du bol d'eau du mort). Le cimetière est souvent fréquenté surtout au moment de la toussaint, le dimanche après la messe. En corse, les veuves ou soeurs/tentent se rendent sur les tombes, discutent, mangent sur les tombes.
Le deuil: perte d'un être proche, avec les réaction psychologiques et somatiques due à cette perte. Ce qui aide à faire le deuil c'est l'accompagnement religieux, et des rituels familiaux, sociaux. On ne laisse pas seule une personne endeuillée. Les trais spécifiques de la mort dans ces sociétés traditionnelles c'est: la séparation du corps et de l'âme, la peur de la contagion (d'où les rituels de purification:on se lave les mains après la mort, on lave, brûle ou donne le linge du mort, on se sépare de son lit), personnification de la mort par exemple en Bretagne, l'Ankou (squelette dans un bénitier, parfois recouvert d'un manteau, armé d'une faux), ailleurs son va dire que l'on entend la mort; la mort est aussi liée à une conception d'égalité, devant et dans la mort les hommes redeviennent égaux.



II. Le dernier portrait


A. au spectacle de la morgue

Thèse de Renaud Berthorat Au spectacle de la morgue, la maison de verre, vient du latin morgue, regarder avec hauteur, mépris, car les vivants viennent regarder de haut les morts. À Paris, la morgue est installée derrière Notre Dame sur l'île de la Citée en 1804. Mais ce n'est pas le début de l'exposition des morts. La morgue est ouverte pour identifier les cadavres, étendus sur des dalles e pierre, derrière des vitres, comme s'ils étaient en vitrine (c'est l'époque des magasins avec vitrine), et don voit des corps quasiment nus. Les tables étant légèrement inclinés on voit très bien, les visages sont bien éclairés par la lumière naturelle, on robinet d'eau coule ne permanence sur les dalle pour rafraîchir les corps. Jusqu'en 1883, un procédé réfrigérant permet la conservation des corps. On voit beaucoup de suicidés, surtout de femmes, certains poètes écrivent sur la mort, il y a une certain attraction de cette exposition, surtout avec les rêveries romantique typiques du XIX (mythe d'Ophélie). Spectacle de la femme coupé en morceau recousue expose en 1876, 200 mille visiteurs. Dans les meilleurs années, la morgue à attirée 1 million de visiteurs par an, ce qui est la fréquentation des grands musées parisiens aujourd'hui. Les enfants sont présents, on voit l'apparition de nécrophiles aussi. À la fin de la III ème république on pose la question de la moralité de ces exposition? On ré habille les morts et surtout la morgue est fermée au publique, surtout à partir de 1907 avec le risque de contamination (psychose de l'hygiènisme). La médecine légale se développe et trouve d'autres moyens pour identifier les corps: la photographie, les descriptions des cadavres pour les morts criminelles. Cependant dans les romans on place de plus en plus le début des enquêtes criminelles dans la morgue. Sorte de plaisir voyeuriste se retrouve donc, mais dans la littérature.


B. La symbolique du dernier portrait

Pratique du portrait du mort comme trace de son apparence corporelle. C'est une vieille tradition aristocratique et même monarchique, par des gisants et des portraits. Au XVI dans la bourgeoisie des Pays Bas apparaît la pratique du dernier portrait. C'est aussi toute la tradition chrétienne de la représentation du Christ mort. Le masque mortuaire est aussi quelque chose assez ancien, il se garde dans la famille puis dans les musés, servant parfois à un peintre. Dans la symbolique du dernier portrait, on trouve des éléments récurrents: le lit de mort, le corps étant digne: linge immaculé, pas de grimaces au contraire, impression de sommeil sauf dans la peinture romantique, le lit pouvant devenir une relique pour les personnes célèbres, un arrangement floral l'accompagne souvent, avec un habillement particulier, les mains jointes avec un chapelet, un crucifix, des fleurs. Il y a la notion de bien mourir, la beauté physique du mort montre la manière dont il est mort. Curé d'Ars qui est le patron de tous les ecclésiastiques qui est fatigué de confessions. Commece de ces images de morts, souvent saints et saintes.
Après LéonBlum on photographie peu les hommes d'Etat sur leur lit de mort. Souvent les grands hommes sont pris en photo par de grands photographes, idem pour les sculptures. Jusqu'à une date récente, les grands hommes donnaient des indications sur la manière des les photographier.


C. Le mythe de l'inconnue de la Seine

Masque fait à la demande d'un médecin légiste qui avait eu entre les mains le corps d'une jeune noyée. On imagine que c'est à cause de sa beauté. Le masque fut reproduit, revendu. Il doit dater du second Empire, mais c'est 50 ans plus tard qu'il développe tout une littérature et un art autour de ce mystère. Aragon, Aurélien, illustré par des photographies de Man Ray.


D. Image de la mort: premier XX siècle

Représentations de la mort dans la peinture: Munch (parents, soeur, etc, ce qui le conduisit à la folie). Images de saints et saintes d'aujourd'hui commercialisées



III. La mort dans le contexte de la modernité



A. le déni de la mort/devient tabou

Pourquoi dans les années 1950 la mort devient elle tabou ? On remarque la proximité de sens entre le sexe et la mort: le tabou du sexe est levé, il est remplacé par la mort comme sujet tabou. Le spectacle devient une scène à cacher aux enfants, qui ne voient plus la mort. Les cimetières sont rejetés loin des centres, ils sont estimés comme laids. On représente moins souvent les corps morts, on veut qu'il soient beau. Il arrive que des personnes arrivant à l'âge adulte n'aient jamais vu de morts. On évite même les veufs ou veuves. Les grand parents étant éloignés, la mort est de plus en plus solitaire. On ne meurt plus de la même manière et des mêmes choses. Spectacle de l'accident mortel très important dans les années 50 avec le développement de la moto et des voitures. On note aussi le fait que les gens pensent de moins en moins à la mort, ils vivent comme s'ils n'allaient pas mourir. Les jeunes du XX pensaient beaucoup plus à la mort au début du XX. Les femmes pensent plus souvent aussi à cela que les hommes. Les catholiques pratiquant y pensent aussi plus souvent que les athées. Les diplômés pensent plus souvent à la mort. Les larmes sont mois bien vécus, on psychologise le deuil, les psychologues aident les personnes à faire leur deuil.


B. Mourir à l'hôpital/dans la dignité ?

évolution dans le second XX, la mort se fait de plus en plus souvent dans l'hôpital. Le statut du mort est souvent différent. Le mourant est privé de ses droits, on lui cache la vérité comme s'il était un enfant, la belle mort aujourd'hui c'est celle qui arrive sans que l'on s'en rende compte. Il y a donc un renversement total, ne pas se sentir mourir est vu comme un progrès. Le décor de la mort est aseptisé, fonctionnel, dans des chambres individuelles où l'on reçoit moins de monde. On doit aussi prendre en compte le fait que le personnel est débordé. Progrès des soins palliatifs date des années 1980.
Question de la mort dans la dignité don de choisir sa mort, en rapport avec l'appartenance du corps. Deux notions à distinguer, on évite le mot euthanasie qui renvoit au nazisme, on parle plus à l'assistance. ADMD créée en 1980 (Association De Mourir dans la Dignité) qui revendique le droit aux soins palliatifs, au refus de l'écharnement thérapeutique (loi 2005: droit de laisser mourir mais pas d'aider à mourir) , affaires utilisées: Vincent Imbert, Chantale Sébire (enseignante avec une tumeur de la face, qui ne voulait pas se suicider et demander une mort avec palliatifs) et Rémi Salva (atteind d'une maladie qui aurait détruit son cerveau.


C.Transformations du cadavre par la thanatopraxie

Voir wikipedia.
Idée de rendre le mort supportable à la vue des vivants, alors qu'avant l'embaumement se faisait pour le mort et non pour la vue des vivants. Méthodes de plus en plus sophistiquées, faites par des professionnels. Cas d'interdictions: enquêtes, mort par crime, besoin d'examiner.
Plastination: impression polymérique pour empêcher la décomposition des organes ou des corps en entier. Exposition en 2009 « à corps ouvert ».


D. Une pratique récente, la crémation

Combat crématiste (pour la crémation) remonte à la fin du XIX par des libres penseurs qui ont défendu cette méthode car: gain de place, destruction des miasmes, aide la nature. Combat avec la troisième république, cela fut autorisé dans certaines villes puis par une loi en 1889. Mais reste très longtemps minoritaire. En 1975 cela concerne 0;75 % des décès, en 2002: 21% soir 1/5. Cela dépend aussi de la création de crématorium et de columbarium. Si protection juridique des cadavres, les cendres elles ne sont aps un objet juridique. Seule la disposition et la répartition des cendres est règlementée.



Conclusion

On est peut être entré depuis la fin du XX début XXI dans une autre rapport à la mort. L'épidémie de sida, les images des informations rendent cette image plus banale; on observe un intérêt croissant des médecins. Regain de la ritualisation de la mort par la religion? Associations qui s'occupent de l'accompagnement de la mort. Plus grande prise en compte de la mort comme un phénomène social. Les psychologues recommandent désormais la présence des enfant lors de l'exposition. Il y a de plus en plus de volonté de récupérer le corps pour faire le deuil, mas c'est avant tout une idée intériorisée de la part de la population par les psychologues
Nathalie
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