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Le corps médiatisé



Le corps sous le regard des photographes et ds artistes au XXe. Comment le corps a t-il été représenté au XXe, en s'arrêtant sur des courants et en privilégiant les photographies surréalistes et les photographies de style documentaire. La peinture est laissée de côté même si elle est responsable du choc culturel du XXe avec les demoiselles d'Avignon, 1907. on ne recherche plus le beau mais le questionnement des canons de la beauté. Fil conducteur: importance des représentations du corps dans son contexte social; on voit surtout l'importance de la violence, et surtout la violence de guerre; Exemple avec le dadaïsme, issue du non sens de la boucherie de la WWI. Le surréalisme découlant lui même du dadaïsme, représentant la souffrance, la mort le sens et le goût de l'absurde; L'art abstrait est lui aussi laissé de côté.
Document: Man Ray, photographe surréaliste important, avec l'intérêt des surréalistes pour l'art africain, valorisé, anti colonialiste.


I. Classer, hiérarchiser: la typologie photographie.

A.Le style documentaire des années 1920-1945

Photo perçue comme un art documentaire. On le trouve aux EA, en Allemagne, en France. Les photographes les plus connus sont américains: Walker Evans, Dorothea Lange qui change les manières de photographier (bcp plus proche du modèle et recherche noblesse et beauté dans la pauvreté), Russel Lee centre sur les détails corporels comme les mains qui trahissent le travail.
Développement de ce style documentaire démarre en Allemagne via Auguste Sander, il veut photographier « les hommes du XXe », c'est un témoignage visuel sur le corps et le vêtement exceptionnel. On lui reprocha sons style provincial, il a privilégié le portrait. Il n'a pas fait de photos subjectives. Certains pourtant ont versé dans la physiognomonie, soit la science qui veut étudier le caractère d'une personne par rapport à sa physionomie, aujourd'hui appelé morphophysionomie. Inventé par Johan Kaspar Lavater. La photographie vient en appui. En réalité c'est une mystification, dès les années 30 cette science est dénoncée. Beaucoup d'exemples avec les mains. Années 30 et 40 ce système a tout de même été utilisé par les nazis et là où les totalitaires voulaient chasser des populations. La photographie ne peut restituer un type, elle a des limites. C'est une représentation que l'on fait, les portraits physionomiques sont naïfs et même condamnés par certains. Analyse de cette mystification: Alfred Doblïn.

B. La photographie « front populaire »


Certains artistes estiment que la photo porte des messages, parfois politiques. Aragon veut qu'elle représente la vie et les évènements. Il y a une tradition de photo politique. Un photographe, Eugène Alget, permet la redécouverte des années 30.
Richesse des photographies, beaucoup de photographes sont étranger; Barssaï (paris de nuit), Capa (guerre d'Espagne), Guerda Taro (idem), Cartier Bresson, Chim, Semour, Kertész, Lotar, Zuber, Doineau, Ronis (usines, manifestations), etc (voir diaporama).

Dans ces photos, on voit beaucoup de corps de la classe populaire alors que peu montré auparavant. Les gens ne prennent pas la pause, on recherche le naturel. Thème de la simplicité et du couple amoureux beaucoup repris. Thème des congés payés très présent dans la peinture (Fernand Léger). Sublimation des corps, ex: Doineau, 1945 mais on retrouve le plein air, le soleil, le corps épanoui dans un moment de repos dans la nature, les corps sont bien visibles, la contre plongée les sublimants.
Le corps prolétarien, incarné par Jean Gabin dans «  Le jour se lève », association à une virilité importante, le corps bourgeois étant élégant, efféminé ou dégénéré par le manque d'activité.

L'espace privilégié pour ces photos: la manifestation politique avec surtout le 14 juillet 1936. Présence des enfants importante, manifestant nord africains qui forment un groupe sur la photo. Manifestations mixtes: on voit des femmes, des enfants, qqes poings maladroits car premières manifestations. Autre espace: les usines occupées ou en grève. Certaines photos sont commandées, comme ici images de femmes prenant la parole alors que c'est plus un rôle masculin.

Le modèle allemand jusqu'en 1933: AIZ
Comment la gauche représente les corps ? Elle s'inspire d'un magasine anti fasciste allemand qui utilise peu le portrait, plus les caricatures et le photomontage. Mais en France les choix faits restent plus classiques. Les choix sont de plus en plus conventionnels (beauté, canon, etc, // Marie Claire); Il est très difficile de s'opposer aux canons , les images alternatives existent mais ont peu de chances d'être diffusées, même dans les magazines communistes ou autres, car il faut plaire au publique.



II.Le corps et la photographie


A. La photographie humaniste


1945 à 1968. Photographie qui veut redonner foi en l'être humain selon Janine Niepce. Le charme de ces photos n'a pas disparu (Doineau, Ronis, etc). Idée déjà présente: donner à la personne sa dignité et ce dans son milieu pour respecter une certaine authenticité. Développement particulier en France: Cartier Bresson et les deux autres. Certain comme C B parcourent le monde, d'autres sont des photographes de la francité. Ils oeuvres à la reconstruction de la population et de son identité. Cette photo est encouragé par les nouvelles ONG (ONU, UNESCO) de manière à utiliser les photos pour recréer des liens entre les peuples: objectif d'éducation. Ex: photo de Dominique Darbois d'un enfant indien du Mexique, universelle. Percpective politique partagée. Oeuvra beaucoup dans l'anti racisme. Beaucoup de photos sont connues car imprimées, illustrations donc ont circulées; La tv ne s'étant pas encore imposée, la photo marque plus
Choix des sujets: corps humain au coeur de la photo humaniste, enfants privilégiés car ils représentent l'avenir, l'espoir, la beauté. Les femmes sont représentées dans leur vie quotidienne sans esthétisation particulière (Janine Niepce).
Montre des lieux de vie: rue, fêtes foraines, bistrots, décors qui s'inspirent du réalisme politique. Et photo qui correspond à la France des 30 Glorieuses: Fierté de l'économie, des bonheurs simple, l'intérêt du tourisme. Volonté d'éviter le voyeurisme, le sensationnalisme.
Rapport entre le photographe et le modèle, il y a de l'éthique: pas d'image volée, relation entre les deux, c'est une rencontre voulue, le portrait est pris droit dans les yeux qui instaure une égalité. Peu d'astue techniques considérées comme de la tricherie. Pas de compositions audacieuses (surréalisme avec abstraction dans la photo). Le travail garde sa place dans la photographie. Photographie de mode où la mannequin n'est plus seule mais en interaction avec les passants. Enfants véritablement omniprésents dans la photo humaniste. Montre aussi plus rarement les problèmes sociaux.

Idéalisation de cette photo, il a toujours eu des trucages, des arrangements. Ex de Robert Doineau qui engagea des acteurs pour s'embrasser dans Paris. Photo pour une campagne d'affichage de la Croix Rouge en 1949, la photo est étudiée et l'on trouve quelle n'attire pas assez la pitié, le modèle est relooké, les joues creusées, etc. On voit beaucoup de farandoles dans les années 50, surtout des mixtes.
Arrêt de cette photo en 68 avec les contestations, on demande plus de photos chocs que de reportage, la photo américaine envahit le marché: désabusé, vide, agressif, choquant, idée que l'on peut tout montrer. De nouvelles agences comme Gama et Viva les développent. On est toujours dedans. L'humanisme est tournée en ridicule car l'humaine st capable d'horreur, l'humanisme à servit de pansement après l'horreur des camps.


B. Les installations et Happenings

Laurence Bertrand Dorléac: « L'ordre sauvage. La violence, la dépense et le sacré »)

Question de l'avant garde artistique depuis 1945. Constat que les signes de violence dans l'art contemporain sont très nombreux. Il multiplie les signes de la violence liés à la mémoire de l'Occident, ce qui est lié au fait que ces artistes on vécu la guerre, souvent dans leur enfance, et portent dans leurs oeuvres le souvenir de la guerre. Réaction tardive et radicale par rapport au nazisme. Rappel des arts considérés comme dégénérés. Conscience de cette histoire de l'art, donc filiation voulue. Société anxiogène à cause du risque de guerre mondiale dont on parle bcp pendant les années 50 + guerre froide; Dénonciation de la bureaucratie, de l'anonymat, la déshumanisation, « tyrannie sans tyran » de Hanna Arendt. Films de Jacques Tati: vision critique de cette bureaucratie automatisée et déshumanisée. Guerre entre les sexes apparaît, violence entre les nations, dérèglement écologique, effets du machinisme, installation de l'ennui dans une société où tout est planifié.
Remise en cause du rôle de l'art et inventions formelles; Ex: tableaux collectifs. Question des guerres coloniales présentes, images du nazisme, ombre de la guerre et du chaos pendant la fin des 30 Glorieuses. Les corps sont torturés, criants, ouverts, mots présents. Censure de certains tableaux. Utilisation de nouveaux outils, ex: Niki de Saint-Phalle qui tire à la carabine sur une toile au lieu de la caresser au pinceau. 1962: exposition Art OAS, où elle évoque le viol de l'Algérie par le colonisateur, le viol de guerre et parle de son propre viol incestueux. Association avec Jean Tinguely qui fut son conjoint et artiste. Elle fait « saigner » la peinture pour détourner la violence (puis apaisement, elle a réalisé les nana, rondes, rassurantes, colorées).
Autre thème corporel, c'est le dépeçage/ déchirure des choses. Ex: performance de Yoko Hono compagne de John Lenon, « Cut Piece ». Elle invite le public à venir découper son vêtement, strip tease d'un nouveau genre, demande jusqu'où aller: interrogation sur voyeurisme, violence, réflexion sur le rapport au corps de l'autre. Se retrouve chez Raymond Heinz. Idée d'une réappropriation de la violence, dénonciation de la destruction par les militaires et la société.
Corps mis en scène et subit des traitements particuliers, japon particulièrement important dans cette branche. Ex de Murakami Saburô qui traverse des feuilles, son corps tout entier est le pinceau. Performance fimée. Shiraga Kazuo, réalise oeuvre de peinture avec ses pieds, danse. D'autres réalisent des oeuvres avec le déchet, les papiers d'emballages, les ordures du dehors, retour à la matière et montrer le dégoût, celui qui provient des spectateurs eux même.
En France, anthropométrie d'Yves Klein en public et en musique: happening.
Jean Jacques Lebel, happening où le corps est métamorphosé par des objets, hommes robots laids et violents.
Une partie des artistes se détournent du corps et privilégient la matière: compressions de césars. Angueli: machine qui réalise des peintures.
Erotisme présent mais dans une version violente, recherche du choc. Redécouverte du marquis?
Enfin, body art ou pratiques artistiques impliquant le corps. Précurseur: Pierre Moligner (travestissement, sexualité, ambiance sm). A l'origine la libération des corps, mais toujours notion de violence. Il y a des happenings stupéfiants comme michel Journiac qui réalise du boudin avec son propre sang. Orlan; artiste plasticienne née en 1947 qui va au delà, « art charnel » qui passe par la chirurgie qui modifie son corps pour l'enlaidir, processus filmé. L'horreur de l'opération montre le tabou de la transformation vers la beauté non naturelle. Elle dénonce surtout les normes esthétiques. Autre chose: dans sa jeunesse elle avait fait une installation « le baiser de l'artiste » elle embrassait derrière une armure après qu'un passant ai mis une pièce.


Conclusion

redéfinition de la fonction politique de l'art. Importance du situationnisme qui analyse l'art, et qui dénonce le détournement entre autre du rituel religieux. Fin du tableau. Fonction cathartique de l'art ? Purgation des passions du spectateur par un effet dramatique sur scène. Naïveté de la croyance que l'on encourage au choc et à la violence. Mais n'est ce pas le contraire ? Vision subversive du corps, puissance critique et expérimentale bien avant que certains comportements ne passent dans l'ordinaire. Mouvement qui commence avant 68 mais explose à ce moment. Représentations du corps humain qui dénonce l'objectification. Au départ artistes s'opposaient à la marchandisation et à l'institutionnalisation, mais aujourd'hui inverse. Gouvernement qui permet cela pour permettre l'acceptation du capitalisme, notion de soupape de sécurité, notion subversive toujours présente au XXI e.