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cm moderne du 26/11/09

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Message  Nathalie Jeu 3 Déc - 16:09

La violence



Nous n'avons aucune quantification de la violence au XVIe siècle, il est en effet difficile de démonter qu'à cette époque la population était plus violente qu'aujourd'hui.
Comment pourrait on le démonter ? De manière Quantitative ou qualitative ?
En quantité, nous ne pouvons calculer que les homicides, or cela n'indique pas la violence. En qualité, nous pouvons voir les lettres de rémissions, qui montrent beaucoup de violence mais aussi beaucoup de cas particuliers, donc difficiles à calibrer et calculer.
On sait surtout qu'au XVIe siècle, une des causes majeurs de la violence est la guerre.


La violence guerrière et nobiliaire au XVIe siècle

Au XVIe, la guerre à une grande portée au coeur des relations sociales, elle représente une année sur deux ou trois en France. Les personnes sont persuadées des menaces les entourant, il accordent donc beaucoup d'importance à la défense. Ce dont la noblesse s'occupe principalement. Monluc, un militaire ayant eut 50 ans de carrière, écrit les récits des batailles et ses impressions. Il nous montre que les nobles ne peuvent rester en repos une fois qu'ils ont goûté à l'adrénaline causée par les batailles. En temps de paix, ils allaient donc chercher la guerre afin de se sentir utile (justifient les privilèges de leur rang); d'autres restent au paix et forment des bandes de pilleurs et de voleurs.

A. Le temps de guerre

Il multiplie le port d'arme pour tous, même pour les paysans. Celles ci étaient assez répandues mais pas l'art de leur maniement, d'où une certaine inefficacité ou couardise de la part de certains. On installe des gardes dans les châteaux, on mets des milices pour garder les côtes (ex: importance stratégique de la Loire). Les villes ont des privilèges statutaires, elles ont leur propre milice bourgeoise (titre honorifique). La diffusion de l'arquebuse vers les années 1530 augmente le nombre d'accidents et de morts, surtout avec les rivalités milices /soldats.
La présence d'une armée est bien souvent source de violence. Malgré les ordonnances royales censées régir le comportement des soldats n'empêche pas les problèmes causés par le logement chez l'habitant. L'organisation et l'encadrement sont très pauvres: ni caserne, ni magasins, ni solde régulière. Les soldats pillent donc les pays ennemis que les pays alliés.
Comparons l'étude de Isabelle Paresys sur la Picardie et celle de Monsieur Nassier avec ses lettres de rémission de Bretagne. Comparaison rendue possible car les chancellerie sont toutes deux à peu près à une égale distance des populations en général. La Picardie étant une région frontalière, elle est l'un des endroits privilégié pour le cantonnement des troupes. Selon Daniel Potter, les picard s'adressaient plus à la chancellerie du Parlement de Paris, tandis que les bretons s'adressaient plutôt à a chancellerie ducale. Les résultats sont:
Picardie: 73 lettres de rémissions par an, donc 11% pour des soldats en moyenne.
Bretagne: 33 lettres de rémissions pas an, dont 3,3% pour les soldats en moyenne.
Or la Bretagne est trois fois plus peuplée que la Picardie.
Au XVIe, la guerre ne rime pas avec barbarie sauvage. La guerre est régie par un droit coutumier. Par exemple, Les prisonniers ne sont pas trop mal traités lorsqu'il y a échange contre une rançon. Lors des sièges des villes, on attends que les défenseurs se rendent ou qu'il y ait une brèche dans le mur d'enceinte. Si les défenseurs se rendaient à ce moment là, il y avait capitulation. Sinon, il y avait assaut remporté par les assaillants, il y avait pillage, viol et massacre. Mais souvent, il faut savoir qu'il y avait arrangement car tenir un siège posait des problèmes de ravitaillements et de maladies. Cependant il existe des critiques de la part des militaires même, comme Monluc qui parle des vieux soldats (sages donc) qui se refusent à tuer les femmes. Et les jeunes soldats sont majoritaires hors il tuent.
Se pose donc la question du prix de la vie humaine.
Beaucoup de soldats sont en situation de supériorité et de domination sociale.

B. Un fondement de la domination seigneuriale

Selon Max Weber, la violence n'est pas le fondement du pouvoir seigneurial car c'est un fondement instable et à court terme.
Au XVIe siècle, le fondement de la domination seigneuriale est plutôt la justice. Mais les nobles pratiquent régulièrement les métiers des armes (ban et arrière ban), ils n'utilisaient la violence que pour conforter leur seigneurie. Ou lors des contestation des redevances seigneuriales. Les procès de paysans contre des seigneurs sont rares, il y a peu de lettres de rémissions concernant des seigneurs réprimants des paysans mécontents, quelques intimidations, parfois l'usage d'armes et donc la mort. Entre 1561 et 1562, la diffusion du protestantisme et les Guerres de Religions font bien plus de dégâts. En Guyenne, lors d'une révolte contre les seigneurs, un baron est tué car deux émeutiers se sont vengés des sévices subits par ledit homme.

C.Violences religieuses et Guerres de Religions

L'image du Dieu Vengeur faisant tomber les calamités et les maladies est présente, elle découle des déviances religieuses qui font peser un danger mortel pour la communauté, d'où une violence d'un degrés inouïe.
Selon Deny Crouzet, ces thèmes de la violence peuvent être reliés à la violence sacrale.Son hypothèse est que la violence commise par les militaires tout comme par les habitants s'est banalisée.
Selon Mosse, on retrouve cette brutalisation de la société après la WWII
En 1562, les protestants font la guerre pour se protéger, c'est donc un phénomène différent des autres guerres.
Dans cette guerre civile particulière, les massacres systématiques appellent à la vengeance; les prisonniers auparavant rançonnés sont désormais exécutés.
Ces 8 guerres ont été entrecoupées de 7 paix provisoires, les nobles capitaines ont donc été tentés de continuer la guerre en dehors des champs de batailles et de piller/violer/tuer également, tout cela allant en s'aggravant après 1590. Par exemple, ce fut le cas en Auvergne, d'où les Grands Jours qui y ont eu lieu peu de temps après.
Nathalie
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