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tout chaud, le cm de moderne du 04/12/09

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Message  Nathalie Jeu 3 Déc - 13:41

Conclusion du cours sur la violence au XVIe:
on est tenté de dire qu'au XVIe et comme aux deux premier tiers du XVI, la guerre était un moteur de violence à cause de sa fréquence, de la présence des armés au sein de la population et d'une population devant défendre la communauté, la noblesse. Les guerres de religion ont été une 2ème origine de la violence et celle si s'enkyste dans la société. Si la guerre était bien la première cause de violence, alors la fin de la guerre réduit la violence. Elle est en effet ensuite cantonnée à l'extérieur du royaume à partir du milieu XVII (après la Fronde).




L'affrontement au XVIe siècle


Explicitation des motifs, mais problème dans les sources, les motifs sont tus. Peu de sources judiciaires, ont parle plus de la sentence et de l'accusation. On trouve plus de choses dans les lettres de rémission.

(lettre de rémission, définition: acte royale par lequel le souverain accorde son pardon à un requérant, la plupart du temps un criminel. Le roi de France n'est pas le seul à accorder des lettres, le Duc de Lorraine (duché qui rentre dans le royaume au XVIII) c'est donc un acte de souveraineté. Requérant et pas criminel car il arrive que des requérants demandent des lettres de rémission alors qu'ils se disent innocents Car d'un point de vue juridique il est coupable. En effet le pardon du roi peut empêcher qu'une condamnation ai lieu. Cela n'innocente ni ne gracie pour autant. Gracier implique une condamnation, on ne peut pas empêcher une poursuite en justice aujourd'hui ou en graciant, mais le roi le peut à cette époque. Rétablissement du requérant de ses biens et de son honneur, le roi annule tous les inconvénients qui résultent du crime. Le pardon est un acte chrétien, religieux, analogie avec le roi). Le pardon est un des 7 sacrement accordé après la confession, il demande de prendre conscience de sa responsabilité. Le pardon octroyé par le roi implique l'aveu du crime commit par le suppliant. Donc il doit raconter son crime comme lors d'une confession, avec beaucoup de détails car le roi ne pardonne pas tout, beaucoup de types de crimes sont de plus en plus rares dans la rémission. Dès 1520 le roi ne pardonne plus que des homicides, surtout de légitime défense ou involontaires. Explicité dans Villers Cotterêt, mais le roi a le droit de faire des exceptions. Puisque le suppliant doit se débrouiller pour que son récit fasse croire à la chancellerie que son crime rentre dans les critères du pardon, donc la logique même de la procédure amène à mentir un peu. Généralement le suppliant et ses proches font appel à un spécialiste afin de convaincre les gens, souvent des juristes ou des avocats. Donc il faut critiquer la véracité de la source car le criminel à intérêt à mentir, même par omission. Mais les lettres de rémission n'étaient gardées que si elles avaient été vérifiées par la cour de justice royale du lieu, les proches de la victime entendait la version de la lettre, la Cour refusait alors de l'entériner. Donc il y avait un contrôle locale. Ce qui est intéressant surtout ce n'est pas le crime particulier, mais c'est le fait d'apprendre des aspect généraux, des normes sociales. Car tout de même le général devait être vraisemblable.)

Affrontement: forme, opposée au motif. Car les motifs sont liés aux formes. Selon la relation dans laquelle on est le comportement est différent.
Formes: la rixe et le duel

I.L'affrontement verbal

On commençait par des préliminaires souvent oraux, 95% selon les lettres de rémission. Donc il y a tout de même une relation, une certaine convivialité.

A. L'injure verbale

Souvent une injure, un fait honteux sur l'interlocuteur (livre de Isabelle Paresys) La plus fréquent et la plus grave chez les hommes : « paillard » au XV, « bougre » au XVI et fils de putain en général, elles ont toutes une connotation sexuelle. (bougre:hérétique ou sodomite (pratiques sexuelles contre nature jusqu'à la bestialité punies de mort au XVI conformément à la règle de l'Ancien Testament Lévitique, XX,13; renvoit aussi au sabat; plus une pratique italienne que française) ou bulgarus, bulgare ce qui signifie...
Par conséquent si la phrase est injurieuse, l'interlocuteur doit démentir.

B. Le démenti

Accuser quelqu'un de mensonge est particulièrement grave « c'est l'extrême injure que l'on puisse faire en parole » selon Montaigne. Le premier se considère alors comme le principal injurié, il est donc dans l'obligation de défendre son honneur, il y a donc une pratique de surenchère, il faut passer à un niveau supérieur, et même d'aller jusqu'à un niveau physique.
Le scénario injure/démentis se trouve dans toues les catégories sociales, nobles comme roturiers, les artisans, les paysans, etc. Tout le monde à donc un honneur, même les prêtres et le curés.


II.L'affront gestuel

A. Le soufflet

Au XVIe ce n'est pas forcément un coup, ça ne blesse pas, c'est surtout l'aspect symbolique qui est grave. Le soufflet n'est pas non plus un affrontement physique, il n'entraîne même pas forcément une réponse, il permet également de contrer un démentit, ce n'est pas une réaction pulsionnelle mais un message. Le soufflet à d'autres usages, il peut être une agression directe, un message qui déclare les hostilités.

B. Décoiffer l'adversaire

C'est également une violence symbolique car on s'approche de la tête. On fait surtout tomber la coiffe d'une femme, ce qui serait un viol symbolique mais c'est une explication partielle. On peut aussi comparer cela à tondre quelqu'un, peine appliqué à une femme adultère, sauf que les hommes sont aussi parfois tonsurés. Les cheveux sont symboliques, Saint Paul en parle beaucoup dans la 1ère épître au Corinthien, XI, 5 et 15, toute femme qui prie doit porter un voile et faute de quoi c'est exactement comme si elle était tondue car la chevelure lui a été donné comme couvre chef dans un but de pudeur mais elle reste insuffisante. Etre dépourvue d'un couvre chef c'est être sans pudeur. Donc faire tomber le couvre chef c'est affirmer que l'individu n'a plus d'honneur car il a accomplit un méfait, c'est donc un rituel d'accusation.


III.Le combat

A. L'affirmation d'une volonté de tuer

D'abord il était affirmer une volonté de tuer préalable. Celui qui voulait se vengeait commençait par proférer en public des menaces de tuer son adversaire pour donner un sursis à son honneur bafoué aux yeux de la communauté. Cela doit également avertir l'ennemi qu'il est recherché pour être attaqué. C'est parce que l'adversaire est prévenu que, lorsque le vengeur pourra attaquer, il pourra le faire sans sommation, même par derrière, ça sera un « beau fait » donc un fait licite aux égard des normes sociales. Se venger est considéré comme légitime au Xve. Mais cela se faisait aussi au moment de l'attaque comme « tuer! » « il faut que tu meurs ou moi ! » cela montre donc une certaine détermination mais cela montre aussi qui le vengeur est prêt à jouer ou sacrifier sa vie. Lorsqu'il y a une telle phrase cette détermination met la vie en jeu, souvent le vengeur est poussé par ses proches.

B. L'épée, un auto contrôle

Dès la fin du XV les combattants sont capables de distinguer 3 coups:
le coup de plat ne blesse pas, c'est comme un coup de bâton en plus dur. C'est la même logique que le soufflet, ça fait mal et c'est humiliant.
Le coup de taille ou le coup dominant, qui implique le tranchant, tue lentement.
A la fin du XVIe les épées plus légères (la rapière) permettent plus le coup d'estoc, qui traverse et tue l'adversaire. Cela contribue à augmenter la mortalité, surtout entre nobles


Conclusion partielle: l'affrontement est ritualisé, il passe par des étapes: injure verbale, démentis, violence physique. C'est un modèle de comportement auquel la population se conforme, cela montre donc qu'ils sont capables de se contrôler, ce qui est en contradiction avec le procès de civilisation de Norbert Elias.


IV.Le long essor du duel du point d'honneur

Car on distingue le duel d'avant le XIV et celui du XVI, celui du point d'honneur? Au XIV, le duel judiciaire permettait de répondre à un différent, devant public ou devant le roi, ce qui implique un champs clôt. Mais très tôt ce duel tombe en désuétude car c'est plus le plus fort qui gagne. Mais cela reste dans l'imaginaire des romans de chevalerie. Dès 1490, on voit plus des duels du point d'honneur apparaître (livre de François Billaquois). Assez proche de la rixe mais le nombre des combattants et le même et surtout il y a accord entre les deux partis. Le duel est donc un surcroit de ritualisation.
Nathalie
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