Chap1 affirmation de l'autorité royale

I- Les hésitations de Louis XIII

A- l’Assassinat de Concini et son contexte

Cf:Texte sur la mort de Concini. 1617.
Pamphlet anonyme

Def:Pamphlet : texte politique qui cherche à justifier une action = libelle

On ne connaît pas l’auteur, mais c’est sûrement un des commanditaires de l’assassinat, le roi ou son entourage, car c’est un texte qui justifie l’attentat de Concini. C’est un texte de propagande destiné à l’opinion publique parisienne pour qu’elle soutienne l’action du roi.
Généralement quand on parle de Concini, encore aujourd’hui, on ne lui fait de cadeau, il est souvent comparé à un tyran. C’est le dernier exemple de tyrannicide de la fin du XVI début du XVII.

Les reproches faits à Concini sont :

• son abus de la puissance royale, se prenant pour un maire de palais.


• De plus Concini arrive en France avec Marie de Médicis, dont il épouse la femme de confiance en 1601, Leonora Galigaï. Pendant les 9 ans avant la mort d’Henri IV, Concini est dans l’entourage du roi sans jouer de rôle politique. A la mort d’Henri IV, Marie de Médicis le fait entrer au Conseil de Régence puis il devient le Marquis d’Ancres (terre de Picardie) pour lui obtenir des revenus. Il construit une fortune en 3 ou 4 ans. Cette ascension sociale provoque de grandes haines et de la rancœur de la part de la noblesse. Il semble que jusqu’en 1614, le pouvoir politique de Concini ait été relativement limité. Son pouvoir s’accroît entre 1614/15/16/17 et la seule limite c’est lorsque Marie de Médicis est absente. Cette dernière fait confirmer ses pouvoirs de régente par le Parlement de Paris le lendemain de l’assassinat au cours d’un lit de justice. Le seul homme pouvant contester et revendiquer le rôle de régent c’est le Prince de Condé, mais il est en Italie. Les évolutions politiques françaises que l’on constate à partir de 1610 sont dues à Marie de Médicis plus qu’à Concini. Ces orientations sont catholiques sur de nombreux aspects. Elles s’appuient sur les ministres catholiques et force Sully à démissionner au mois de janvier 1611. Sully pense que Marie ne peut régner sans lui, il le croira jusqu’à sa mort en 1641. Durant sa retraite il écrivit ses mémoires : « Oeconomies royales », rédigées à la gloire d’Henri IV. Les ministres catholiques entourent donc Marie de Médicis, plusieurs jouent un rôle au Conseil de Régence avec Concini, Galigaï, l’ambassadeur d’Espagne et le représentant du Pape à Paris.


• En 1615 le mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche entraîne des mécontentements. Les protestants qui regrettent l’éviction de Sully critiques le mariage. Les Grands revendiquent la présence de Condé au Conseil de Régence et dénoncent la confiscation du pouvoir par l’entourage de Marie de Médicis. Pour calmer les oppositions, les Etats Généraux sont réunis en 1614. Les représentants élus sont en très grande majorité favorables à Marie de Médicis, de fait la contestation a été très faible. Parmi eux, un homme se fait remarquer, l’évêque de Luçon, le futur cardinal de Richelieu et va devenir une créature de Marie de Médicis. Son ascension politique est due au soutien que la reine et Concini vont lui accorder. Concini va le nommer en 1616 secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères.


• Le commanditaire de l’assassinat de Concini est le roi en 1617. Toute sa jeunesse est connue car entre 1601 et 1628, Louis XIII a été suivi par un médecin Jean Héroard qui va tenir un journal où il consigne tout ce qui concerne l’éducation et la santé du souverain. Louis XIII craint sa mère et a souffert de l’absence d’un père. Il n’a pas vu en Concini un père de substitution mais il se sent humilié par lui. Avec Anne d’Autriche, il entretient des rapports très distants et on sait que ce n’est qu’en 1619 qu’il consommera son mariage. Il va rapporter son désir d’être roi à ses favoris dès 1616. L’un de ses favoris prend de l’importance. C’est un noble provençal : Duc de Luynes. Mais il y a également Vitry, la main qui assassinera Concini. C’est sous leur influence que Louis XIII décide de faire assassiner Concini. On constate qu’avant la mort de Concini il y a une multiplication de pamphlets anonymes soit en faveur soit contre Concini.

Suite à cet assassinat, il est enterré à Saint Germain l’Auxerrois, église où se rendent le roi et sa mère quand ils sont au Louvre. Le texte nous explique qu’il a été pendu, traîné dans la ville, déchiré et brûlé. Son épouse subit un sort semblable ayant été jugée pour sorcellerie et exécutée en 1617.

Concini a déchaîné contre lui la haine du peuple et des Grands en raison des honneurs qu’il a accumulés, de ses origines italiennes mais c’est avant tout un bouc émissaire. C’est le retour de l’espoir chez les nobles de retrouver leur influence et d’exercer le pouvoir et pour le roi d’affirmer son autorité d’antan. Après l’assassinat, il envoie sa mère à Blois d’où elle ne peut sortir et Richelieu part à Avignon.

B- La Journée des Dupes 11 novembre 1630

En 1620, c’est la réconciliation entre Marie de Médicis et Louis XIII grâce à l’ingérence de Richelieu.
En 1622, Richelieu devient cardinal.
En1624, Marie de Médicis arrive à faire entrer Richelieu au Conseil du roi malgré les hésitations de Louis XIII. Elle en fait le Principal Ministre de Louis XIII

Cf: Texte sur la Journée des Dupes de 1630
Relatée par Madame de Motteville

La scène se passe au Palais du Luxembourg (construit par Marie de Médicis). Marie de Médicis demande à Louis XIII de renvoyer Richelieu et Richelieu entre dans la pièce. Marie de Médicis et Richelieu s’affrontent et la situation contraint le roi à choisir entre sa mère et son principal ministre. Ils se séparent sans que le roi n’ait choisi. Marie de Médicis pense avoir gagné et Richelieu pense être perdu. Leur mésentente tient au soutien que Marie de Médicis porte aux Espagnols et Richelieu veut soutenir les Etats protestants allemands.
Le soir même le roi convoque Richelieu dans son pavillon de chasse de Versailles et le roi le confirme dans ses fonctions, envoyant sa mère à Compiègne. Elle s’exilera aux Pays Bas espagnols puis en Allemagne où elle meurt en 1642.
Ce choix fondamental de Louis XIII qui affirme son autorité mais pourquoi a t’il pris cette décision ?
Dans les années 1620, Louis XIII est un homme très pieux et très jaloux de son autorité. Il ne supporte pas qu’on lui désobéisse et les contrevenants sont en général exécutés. Ensuite, il vit souvent dans le secret, c’est un personnage au caractère assez sombre, méfiant et qui a besoin de s’évader. Cette évasion il la trouve dans la chasse et la guerre. C’est un roi guerrier qui va sur les champs de batailles.

Les problèmes rencontrés par Louis XIII et Richelieu sont multiples :
• Des problèmes intérieurs avec la reprise des guerres de religions entre catholiques et protestants qui s’interrompent en 1629
• Des problèmes extérieurs : Richelieu et Mazarin hésitent dans les alliances que la France doit nouer. Faut-il soutenir les catholiques ou les protestants dans la Guerre de Trente Ans, c'est-à-dire continuer la politique d’Henri IV ou celle de Marie de Médicis.

Il y a à la cour un parti dévots catholiques qui veulent que l’on poursuive l’œuvre politique de Maris de Médicis, son leader est le Maréchal Michel de Marillac qui est chancelier. C’est un militaire. Il également le Maréchal de Bassompierre, Vincent de Paul – un ecclésiastique et Pierre de Bérulle, un cardinal. Ce parti souhaite une alliance avec les états catholiques et en particulier avec l’Espagne, nous sommes en 1630. Richelieu et Louis XIII lancent une offensive en Italie du Nord avec pour objectif de combattre le Duc de Savoie et de s’emparer d’une place forte qui permettra de contrôler les Alpes Italiennes. Pendant cette offensive, Louis XIII est à Lyon et tombe malade au point de recevoir les derniers sacrements. Cette crainte de la mort du roi laisse percée la chute de Richelieu et le parti dévot pense pouvoir reprendre une politique pro catholique.
Le roi va guérir et c’est là que survient la Journée des Dupes. Richelieu obtient alors des pouvoirs plus étendus et une confiance absolue de Louis XIII. Reste à savoir qui domine l’autre.

II- La révolution de 1661

En ce qui concerne l’affirmation du pouvoir de Louis XIV tout se passe entre le 9 mars 1661 (la mort de Mazarin et le fait que le roi ne le remplace pas à la place de premier ministre) et le 5 septembre 1661 (l’arrestation de Nicolas Fouquet).

Nicolas Fouquet est le surintendant des Finances.

Cf: La lettre de Louis XIV à l’archevêque d’Embrun

A la mort de Mazarin tout le monde s’interroge sur le prochain premier ministre. On sait que Mazarin sur son lit de mort a conseillé au roi de s’appuyer sur 3 hommes :

- Michel Le Tellier, secrétaire d’Etat à la guerre et il exerce cette fonction depuis 1643 jusqu’en 1677, ensuite il deviendra Chancelier jusqu’en 1685 (à sa mort)
- Hugues de Lionne qui n’a pas encore de poste ministériel mais il est responsable des Affaires Etrangères.
- Nicolas Fouquet surintendant des Finances.

Tout le monde pense que Fouquet va remplacer Mazarin mais Louis XIV va confirmer ses 3 hommes dans leurs fonctions et ils vont participer au Conseil d’en Haut.

Le Conseil d’en Haut était, durant le règne de Louis XIV, le principal conseil de gouvernement et il traite de l’ensemble des aspects de politique extérieure ou intérieure. Cependant le roi va instaurer plusieurs règles essentielles :

- le secret absolu. Tout ce qui se dit dans le conseil ne doit pas sortir de la pièce, parce que l’idée de Louis XIV est d’écouter les ministres mais c’est lui seul qui prend la décision même si c’est contre l’avis des ministres. Seul la décision du roi doit sortir.
- Le choix des membres du conseil. Le roi invite qui il veut et ce n’est pas parce qu’on a une fonction ministérielle qu’on y a sa place.

En 1661, il n’y a que 3 membres : Le Tellier, Lionne et Fouquet. Ces membres sont appelés des ministres d’Etat même s’ils n’ont pas de fonctions ministérielles.

Louis XIV souhaite absolument éviter la présence de la noblesse d’épée, ni de Grands. Il souhaite les écarter du pouvoir, notamment le Prince de Condé, Philippe d’Orléans dit Monsieur) Il veut des hommes fidèles, obéissants qui doivent leur carrière au roi.

A la suite de la mort de Mazarin, il y a un problème qui se pose pour Louis XIV c’est la succession de la fortune de Mazarin.

Mazarin était un homme qui avait l’objectif d’être riche, immensément riche. Aucun homme de l’Ancien Régime n’a été aussi riche que lui. Ainsi à sa mort, on estime sa fortune à quelques millions de livres (Richelieu 12 millions). Et ce alors que la France est ruinée et le peuple présuré. Cette fortune n’est connu que de 2 hommes : Mazarin et son secrétaire Jean Baptiste Colbert.

Colbert commence sa carrière au service de Le Tellier et durant la Fronde, Mazarin l’emploie.

Cette fortune fut établie par Mazarin et Colbert. Elle se compose de plusieurs éléments :

- 8 millions de livres en espèce
- des tableaux de maîtres italiens, livres, pierres précieuses (diamant)
- des revenus liés aux impôts indirects (gabelle = sel) qu’il lève dans plusieurs régions comme La Rochelle et l’Alsace.
- Des hôtels particuliers à Rome, à Paris et plusieurs demeures.

Mazarin songe à faire hériter Louis XIV mais ce dernier refuse et il va faire hériter une de ses nièces Hortense Mancini.

Louis XIV a énormément de peine à la mort de Mazarin mais il ne comprend pas cette fortune dans le contexte de la France. Il va chercher des coupables pour se venger de Mazarin sans salir sa mémoire. Il a besoin d’un bouc émissaire qui puissent symboliser la façon dont certains se sont enrichis pendant la guerre : ce sera Nicolas Fouquet.

Pourquoi ?

Colbert joue dans l’ombre dans cette affaire, en le dénigrant des la fin des années 1650 auprès de Mazarin et de Louis XIV. Il l’accuse de s’être enrichi frauduleusement. Sa fortune est un peu trop ostentatoire, l’exemple le plus flagrant est son château de Vaux-le-Vicomte, c’est une merveille architecturale située au sud est de Paris. C’est un Versailles en miniature. L’architecte est Le Vau, le peintre des plafonds est Le Brun et la conception des jardins est attribuée à Le Notre. Ils travailleront plus tard sur Versailles.

Un autre aspect qui incrimine Fouquet, c’est qu’il a autour de lui une véritable cour. Des hommes et femmes de Lettres comme Madame de Sévigné, La Fontaine, Molière. Ce qui contrarie Louis XIV c’est que cette cour face de l’ombre à la cour du roi. Elle ternit la cour de Louis XIV.

Le roi estime que la France doit glorifier le roi.

En août 1661, Fouquet organise à Vaux-le-Vicomte des fêtes somptueuses et le roi participe à l’une d’elles. Il constate alors l’opulence de Fouquet mais il avait déjà pris la décision de l’arrêter, il a désormais l’argument.

Son dernier argument est celui de Belle-Isle (Sud Bretagne = Quiberon). Dans l’un des villages de Belle-Isle il y a une fortification dont Fouquet est à l’origine. En effet, Fouquet souhaite que la France demeure un grand pays maritime et son idée est de développer les ports dans l’Atlantique et plus particulièrement, il voit en Belle-Isle un lieu idéal pour un port fortifié. Louis XIV dit que c’est préparer une rébellion. Il ment car Fouquet a toujours été d’une grande fidélité. Ce projet est contesté par le roi et par Colbert, car ce dernier aurait aussi souhaité développer les activités maritimes, il voit donc en Fouquet un concurrent à abattre.

Colbert a deux ambitions : les Finances royales et la marine. Voila pourquoi sous l’influence de Colbert, Louis XIV se débarrasse de Fouquet.

Pourquoi est-il arrêté à Nantes ?

Tout simplement pour ne pas l’arrêter à Paris où il dispose de soutiens extrêmement importants. Louis XIV profite du déplacement de la cour à Nantes pour l’arrêter, le 5 septembre le jour de son anniversaire (au roi).

Fouquet est emprisonné à Angers, au Château. C’est un procès collectif contre Fouquet et d’autres financiers. C’est un procès très politique voulu par le roi contre un de ses principaux ministres. Il va y avoir une cour spéciale de Justice qui sera créée pour le juger.

Les éléments à charge sont développées par Louis XIV et Colbert : Complot et enrichissement.

Cette cour de Justice va rendre son verdict en 1669 et se prononce pour le bannissement de Fouquet, cela constitue donc un désaveu pour le roi qui aurait souhaité l’exécution de Fouquet. La Justice n’a pas suivi la volonté du roi et le procureur a vu sa carrière stoppée. Louis XIV est furieux du jugement et va le casser. Il condamne Fouquet à l’emprisonnement à vie. Il meurt en 1680 à la forteresse de Pignerol.
Les autres financiers ont des peines secondaires en raison du paiement de fortes amendes.
La cour de Fouquet voit son avenir bloqué sauf si ses membres changent l’allégeance (comme La Fontaine qui tentera en vain de rentrer dans les grâces du roi)

En 1661, Colbert n’espère qu’une chose : remplacer Fouquet dans sa fonction de surintendant, hors le roi supprime cette fonction ministérielle. Ainsi, à partir de 1661, les finances sont dirigées par 2 hommes que l’on appelle les intendants des finances dont Colbert est le personnage principal. Ces intendants sont contrôlés par le conseil royal des Finances auquel participe le roi. Le Maréchal de Villeroy (militaire et gouvernant du roi dans son enfance) obtient la seconde place mais c’est un cadeau de remerciements, il ne sert à rien.

En 1665, Louis XIV crée une nouvelle charge ministérielle pour remplacer la surintendance des finances : Contrôleur Général des Finances dont le premier titulaire est Colbert.

III- Les pouvoirs du roi

A- Les cérémonies

Dans la vie du souverain, la cérémonie est perpétuelle et quotidienne, le roi n’a pas de vie privée. Il est toujours dans la représentation. La monarchie et l’autorité du roi sont perpétuelles en France. Le roi de France ne meurt jamais, il n’y a pas de vacances du pouvoir, c’est la continuité de l’Etat.

Selon les théoriciens du XVIIe, le roi de France a 2 corps :

• Un corps naturel : comparable à tous les êtres humains
• Un corps politique : composé d’une tête = le roi et les membres sont les sujets

Le lieu le plus symbolique c’est la nécropole royale qu’est la Basilique Saint-Denis.

Le roi de France est un roi très chrétien et un roi thaumaturge. Ces 2 éléments sont conférés pendant le Sacre par le rituel des écrouelles. Le roi a donc un pouvoir religieux de guérison. Cette cérémonie a lieu a Reims en mémoire du sacre de Clovis par l’évêque Remi en 496.

suite du cours le 12-10-09

Le jour du sacre, le roi est conduit à la cathédrale par deux évêques qui sont les évêques de Beauvais et de Laon. Il est accueilli par l’archevêque de Reims.
Il est alors entouré par les 12 pairs.
A l’origine les pairs étaient 6 ecclésiastiques, des évêques de la région du bassin parisien, et 6 des principaux ducs et comtes du royaume, mais au XVIIe c’est 6 grands nobles du royaume.

Le pouvoirs de ses pairs est très honorifiques, ils sont là comme témoins du sacre et représentants de la Noblesse et du Clergé au moment du sacre.

Sur l’autel de la cathédrale de Reims a été déposée la Sainte Ampoule. Elle aurait été apportée par une colombe (symbole du Saint Esprit). Dans cette ampoule repose le Saint Chrême par lequel Rémi aurait baptisé Clovis. On montre ainsi la permanence de la monarchie et de la chrétienté depuis Clovis. Cette ampoule a été détruite en 1793 au moment de la Terreur.

Par le sacre, le roi est oint. Il est oint par l’évêque ce qui signifie qu’il est l’Oint de Dieu, c'est-à-dire désigné par Dieu pour être roi de France. C’est donc un représentant de Dieu sur Terre. Cela lui permet de disposer des pouvoirs particuliers sur ses sujets.
Le roi de France va ensuite prêter plusieurs serments :
• Défendre l’Eglise catholique et de lutter contre toute hérésie sur le royaume. (problème avec l’Edit de Nantes)
• Défendre le peuple du royaume, maintenir la paix dans le royaume. Il ne doit pas faire la guerre n’importe comment. La guerre doit être menée pour des raisons justes c'est-à-dire que les rois doivent être contraint à faire la guerre pour réparer l’injustice faite au roi ou à son peuple. (cf : Saint Augustin IV-V et Saint Thomas d’Aquin XIII)

Le roi de France doit recevoir tout un ensemble d’insignes :

• Les éperons et l’épée signes du roi chevalier : le roi est un roi guerrier c'est-à-dire qu’il est présent sur le champ de bataille.
• Les vêtements et attributs : le manteau royal bleu à fleurs de Lys, la Main de Justice, le Sceptre, et la Couronne.

Ensuite le roi va devenir un roi thaumaturge c'est-à-dire que le roi guérit les écrouelles (= abcès de tuberculose)
A la suite du sacre, le roi se rend sur le tombeau de Saint Marcoul (monastère proche de Reims : Corbery) il va toucher le tombeau et ainsi devenir thaumaturge.

Il retourne à Reims et pendant plusieurs jours il va toucher des malades atteints des écrouelles et on dit : « le roi te touche, Dieu te guérit ». Ce rituel est renouvelé à Pacques.

diapo: Louis XIII peint par Philippe de Champaigne. Le sacre de Louis XIII a eu lieu en octobre 1610. Il fut sacré rapidement car Marie de Médicis craignait une révolte des Grands, le sacre lui conférait une autorité légitime.

diapo:Louis XIV peint au moment de son sacre. Il fut sacré en 1654 et le sacre va se dérouler dans des conditions particulières. C’est la fin de la Fronde et Anne d’Autriche ne va pas précipiter le sacre. En 1654, le roi est majeur, il a 16 ans et Anne d’Autriche et Mazarin attendent que la paix soit restaurée dans le royaume. 7 juin 1654. Tout se passe normalement sauf qu’il ne va pas se recueillir sur le tombeau de saint Marcoul mais on fait venir les restes du saint à Reims à cause de la proximité du monastère avec les Pays-Bas espagnols et Condé qui continue de lutter. On préserve le roi. A la suite du sacre, Louis XIV participa à une expédition militaire consistant à faire le siège de la ville de Stenay aux mains des troupes de Condé. L’idée est d’associer au sacre à Reims un sacre militaire en reprenant la ville.

diapo:Louis XIV en 1700, habillé avec les vêtements du sacre, et peint par Hyacinthe Rigaud.

A coté de la cérémonie du sacre, il y a d’autres cérémonies.

L’entrée royale :

C’est une fête/cérémonie célébrée quand le roi entre dans une ville, parce que le roi doit être vu :
-la ville prépare des festivités
-elle décore sa ville avec des références de l’antiquité, l’on construit pour l’occasion un arc de triomphe en bois (cf : l’empereur romain)
-quand le roi arrive on lui remet les clefs de la ville en signe de soumission de la ville et des autorités de la ville.
-le roi défile dans la ville en compagnie des autorités et des représentants de la ville en direction de l’Hotel de Ville et de l’Eglise principale de la ville dans laquelle est célébrée une messe chantée appelée Te Deum (l’on célèbre le Te Deum lors d’occasion particulières soit dans une seule ville soit dans tout le royaume).

B- L’idéologie monarchique

La monarchie est absolue et de droit divin. Le roi est le lieutenant de Dieu sur Terre. Au XVIIe des ecclésiastiques et des juristes vont théoriser sur le pouvoir royal. La monarchie apparaît comme le régime parfait au XVIIe. Pour eux, un grand Etat doit être une monarchie, la république ne peut s’appliquer qu’à de petits états européens.

Ils définissent les pouvoirs du roi en 4 points :

-Majestas : le pouvoir du roi est plus grand que tous les autres pouvoirs
-Auctoritas : le pouvoir du roi est un pouvoir politique supérieur
-Impérium : il a un pouvoir supérieur de commandement
-Juridictio : le roi a le pouvoir de dire le droit et de juger

Le pouvoir royal ne doit être ni arbitraire ni délié des lois. En cela le pouvoir royal n’est ni tyrannique, ni despotique. En revanche, le roi doit avoir un pouvoir absolu délié de toutes contraintes et ne doit être contrôlé par personne.

Certains ecclésiastiques ont donc cherché à théoriser la monarchie absolue, l’idéologie monarchique.

Cf : Jacques-Bénigne Bossuet

Né en 1627 et meurt en1704. Il est né dans une famille de notable à Dijon et devint évêque non par le sang mais par ses compétences. Vers 1660, il va être prédicateur à la cour du roi et se rend célèbre pour ses oraisons funèbres, qui sont devenus des chefs d’œuvres de la littérature du XVIIe comme en 1667 celle d’Anne d’ Autriche, en 1683 celle de Marie Thérèse et en 1687 celle de Condé.

Il a été précepteur de Monseigneur (fils de Louis XIV) de 1670 à 1680 et pendant cette décennie, il est évêque de Condom, en 1680 évêque de Meaux.

Il se fait théoricien de la monarchie absolue de droit divin et il utilise des expressions importantes :
-les princes agissent comme les ministres de Dieu et comme ses lieutenants sur la terre. C’est par eux qu’il exerce son empire.
-le trône royal n’est pas le trône d’un homme mais le trône de Dieu même.

C- Les pouvoirs du roi

-Lex Rex : le roi est la loi. Toute initiative de loi revient au roi et la loi royale s’exprime par 3 expressions :

• Edit : texte de loi sur un sujet défini qui est daté du mois et de l’année
• Déclaration : explication d’un édit, le précise, et est daté du jour, du mois et de l’année
• Ordonnance : un texte de loi qui aborde des sujets souvent variés et qui est daté du mois et de l’année.

Les textes de lois sont préparés et rédigés sous l’autorité du chancelier qui va être aidé par des officiers appelés les maîtres des requêtes. Un officier est une personne qui détient une charge royale qu’il peut vendre ou léguer à un de ses héritiers (vénalité des charges). Ce sont des officiers essentiels pour la monarchie, des magistrats généralement d’une grande fidélité au roi et sur lesquels les rois vont s’appuyer au XVIIe.

Le roi « dépend » des parlements car ils enregistrent les lois. Ils ont le droit de remontrance, et le roi a le dernier mot lors du lit de justice.

Lors d’une séance royale du parlement, le roi a la possibilité d’être accompagné par les 12 pairs, à ce moment là le Parlement de Paris devient la Cour des Pairs.

Les parlements apparaissent comme des lieux d’opposition à la monarchie absolue.
Ex : 1648 (aout) quand débute la fronde parlementaire. A l’origine il y a la volonté de Mazarin d’imposer de nouveaux édits fiscaux en particulier à la population parisienne et le parlement de paris va se présenter en défenseur du peuple parisien et s’opposa à ces édits fiscaux. Louis XIV l’entend bien et en 1673, il contraint les enregistrements et ne permet les remontrances qu’après enregistrement.

Le roi est également la source de toute justice

Le roi a le pouvoir exécutif et a donc le pouvoir de faire exécuter les lois. Il déclare la guerre, signe la paix. Ce pouvoir se caractérise par l’imposition.
Ces impôts sont directs comme la Taille ou indirects comme la gabelle, les aides (taxes sur les produits de consommation). Mais il y a une multiplication des impôts au XVIIe.

1695 : impôt direct : la capitation = impôt sur le revenu
1675 : impôt indirect : le papier timbré pour les actes officiels qui engendra la révolte populaire en Bretagne du Sud : la révolte des bonnets rouges.

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