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L'affirmation des regles communautaires chrétiennes

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L'affirmation des regles communautaires chrétiennes Empty L'affirmation des regles communautaires chrétiennes

Message  Anne-éli Ven 9 Oct - 18:59

je sais que j'ai raté mon TD mais bon les arguments et le contenu ne sont pas faux malgré le fait que cela ne soit pas super collé au texte.



L'affirmation des regles communautaires chrétiennes


Si le judaïsme, dont est issu le christianisme, forçait le respect des Romains, par leur stricte observation des lois qui régissaient leur communauté, le christianisme tendit rapidement à s’en distinguer. Il prit, en effet, ses distances quant aux rites juifs dans l’idée d’être reconnu. Les chrétiens élaborèrent des rites exprimant l’originalité de leur identité et surtout mettant en valeur leur foi en Jésus Christ comme seule source de salut. Ces signes distinctifs majeurs sont le baptême et l’eucharistie.
Ces deux extraits de la Didascalie des Apôtres Chp XV et XVI traitent spécifiquement du baptême, de son déroulement et de ceux qui pouvaient y officier. La Didascalie a pour ambition d’exposer la doctrine catholique et surtout de représenter l’Eglise catholique, sainte et parfaite dans un élan d’universalité caractéristique de la lutte contre les hérésies qui prospèrent à l’époque. C’est un règlement ecclésiastique.
Dans cette première moitié du IIIe siècle, l’auteur, probablement un évêque d’origines juives de Syrie septentrionale, s’inspire des messages apostoliques du Nouveau Testament mais également des Lois vétérotestamentaires. Il se veut orthodoxe, et il veut récapituler la Loi.
Si la fin du IIe siècle voit de remarquables progrès théologiques, ils ne rencontrèrent presque aucun écho dans les Eglises car les dirigeants étaient peu ouverts aux discussions d’ordre doctrinal, se préoccupant avant tout de questions disciplinaires ou organisationnelles. La lutte contre les hérésies poussait plus à l’action qu’à la réflexion théologique. D’autant que les actions étaient d’ordre local et régional car il n’existait pas encore d’organe central de direction et de coordination. La cohésion des différentes Eglises reposait donc sur un respect commun de la tradition apostolique. Il est bien sur à prendre en compte le contexte extracommunautaire : les persécutions que subissaient les chrétiens dans l’empire romain. Nous sommes donc dans un contexte d’identification, de distinction nette pour les premiers chrétiens et l’Eglise. Ainsi, comme Paul dans l’Epître aux Galates, fustigeant ces derniers à perpétrer les coutumes juives comme la circoncision, ces extraits de la Didascalie des Apôtres énoncent comment se conformer strictement aux rites chrétiens catholiques en s’émancipant du judaïsme.
Pour exprimer l’orthodoxie du catholicisme de la Didascalie, il faut reprendre la démonstration rhétorique de Paul qui dit qu’être chrétien c’est d’avoir reçu l’Esprit par la Parole du Christ et non uniquement par l’usage des rituels. Le christianisme c’est la foi en la Parole proclamée. Une fois, la foi en Jésus assurée, l’on peut entrer dans la communauté par le baptême après 3 ans de catéchuménat. Si le baptême n’est pas une nouveauté car déjà usité dans certaines sectes juives (Esséniens de Qumrân) l’identifier comme l’acte d’entrée dans la foi chrétienne est novatrice : l’on revêt le Christ, c’est une communion.
Au vue des émotions engendrées par la Didascalie par ses contemporains et par des historiens comme Walter Bauer , il est intéressant d’étudier la proposition d’orthodoxie faite par l’auteur en ce qu’elle se veut proche de la Bible tout en excluant du sacerdoce un élément fondamental de la communauté chrétienne : la femme.

I- Du déroulement du baptême


A- le rituel (l. 12 à 27)
B- le clergé (l. 20 à 25)
C- Le baptême de Jean (l. 5 à 7)


II- De la place de la femme

A- les diaconesses (l. 11 à 19) et (l. 28 à 33)
B- les femmes et le baptême (l.11 à 12) et (l.28 à 33)
C- la position de la Didascalie (l. 1 à 9)


I- Du déroulement du baptême

La Didascalie enseigne et précise donc les conditions et les impératifs au rituel du baptême.

A- le rituel (l. 12 à 27)

Précédé par un temps d’épreuve de 3 ans – le catéchuménat – durant lequel on enseigne aux candidats un catéchisme assez élaboré, la célébration du baptême lui-même pouvait intervenir à n’importe quel moment de l’année, en général la nuit du samedi au dimanche pour permettre aux baptisés de participer à l’eucharistie du dimanche matin ; mais les fêtes les plus propices étaient Pâques ou la Pentecôte.

Jeûnes et exorcisme préparaient les futurs baptisés à accepter un changement complet d’existence et éloignaient les puissances susceptibles de résider en eux. Ce processus est induit dans les l. 25 à 27.

Au matin du grand jour, les catéchumènes renonçaient à Satan, puis descendaient entièrement dévêtus dans l’eau courante (l. 12). Ils étaient préalablement oints d’huile consacrée (L 13 à 17). Une triple immersion accompagnait les 3 professions de foi, en Dieu, en Jésus Christ et dans le Saint Esprit. (l. 24 à 27) : c’est le don de l’Esprit. « De l’invocation divine dans les eaux » l. 25

Une fois sortis de l’eau, les nouveaux baptisés se rhabillaient et étaient immédiatement confirmés par une imposition des mains et une onction d’huile sainte (l. 16 à 19), et une signation de la croix était appliquée avec l’huile d’onction sur le front du baptisé : « imprimé avec pureté et sainteté » l. 27

Ils pouvaient donc prendre part au repas sacramentel de l’eucharistie. (l. 25)

B- le clergé (l. 20 à 25)

Le baptême était dévolu à l’évêque, qui pouvait se faire remplacer par un prêtre ou un diacre mais toujours avec la dérogation de l’évêque. Dans le cas d’une pénurie de membres du clergé, il pouvait arriver que des laïcs soient amenés à officier. Cette charge était alors dévolue à un sage (l. 23) « vieillards ».

Cependant, il a été attesté que dans la nébuleuse chrétienne des premiers siècles, si pour tous le baptême devait être administré par un membre du clergé, tous étant égaux dans le Don de l’Esprit et la Parole reçue, théoriquement tous pouvaient, même les femmes (dans certaines circonstances) pratiquer. Cependant si les premiers temps du christianisme, l’usage est courant, les choses changent au fil des pérégrinations des missionnaires comme Paul. Ainsi, au début du IIIe siècle, il est admis par tous ceux qui se basent sur les textes apostoliques que les femmes sont exclues du sacerdoce, en revanche la Didascalie laisse toujours la possibilité aux femmes (diaconesses = vierges et veuves) d’aider aux traitements des femmes et des indigents.

C- le baptême de Jean (l. 5 à 7)

Le Chapitre XV de la Didascalie exprime de façon limpide la tradition à laquelle se réfère l’auteur dans la conduite du baptême. « Notre seigneur et Maître […] a été baptisé par Jean. » et pour l’auteur il est risqué d’entreprendre la pratique du baptême autrement que dans cette tradition (l. 8 à 9). En effet, il est amplement attesté que le baptême est une pratique juive courante, c’est un acte de purification régulier notamment pour les femmes qui doivent laver la souillure.

Dans le christianisme le baptême est un acte unique qui englobe et un acte de purification, et un acte de renonciation aux fausses croyances ou aux démons ou aux déviances hérétiques, et un acte de réception de l’Esprit Saint.

En revanche, le baptême usité par les chrétiens catholiques n’est pas le même que celui que Jean pratiquait. L’auteur utilise Jean comme un argument pour exclure les femmes du sacerdoce et non pas pour se réclamer de lui.

En effet, Jean baptise dans la tradition juive essénienne. Par ailleurs nombreux sont ceux qui ont reçu le baptême de Jean et dans un second temps reçu celui de Jésus qui officia également.

Ce renouvellement du rituel exprime bien la différence symbolique qu’il existe entre la purification des péchés et la réception du divin en soi.

C’est ainsi que les chrétiens revêtent le Christ dans la Parole et l’Esprit par le baptême. La purification passe par le catéchuménat, le jeûne préparatoire, les appositions des mains, les litanies et de l’onction. L’immersion dans l’eau est associée au don de l’Esprit et à la renaissance.



Responsables du Péché originel qui plongea les hommes dans l’errance et la quête de salut, les femmes sont pourtant un élément communautaire clef dans le christianisme. Elles tiennent pour avoir été l’un des éléments de propagation du christianisme car très tôt attirées par cette religion. Dès les premiers temps, elles prennent naturellement en main la Charité aux indigents et aux nécessiteux de toutes confessions participant ainsi à la propagande chrétienne.

II- De la place de la femme

Les femmes, malgré qu’elles soient impures par la faute commise, peuvent être également des êtres doués de grâce. Tout comme les femmes du Christ (l. 29 à 30) ont pu sauver par leur pénitence ou par leur exemplarité le genre féminin.
Ainsi en est-il des :

A- les diaconesses (l. 11 à 19) et (l. 28 à 33)

Les diaconesses sont le pendant féminin des diacres, c'est-à-dire des assistantes du prêtre ou des diacres. Elles n’ont pas vocation à devenir des officiants du culte pourtant jusqu’au IIe siècle, elles ont eu un place fondamentale dans l’économie chrétienne. En effet, les matrones veuves entretenaient dans une certaine mesure la communauté lorsqu’elles avaient des biens, elles prenaient en charge également la Charité. De peur qu’elles ne prennent trop de place ou tout du moins une place qui ne leur était pas dévolue (car beaucoup de femmes ont été des prédicatrices), on limita leur possibilité dans la communauté.

Les diaconesses ne pouvaient être que soit des vierges, soit des veuves entre 40 et 60 ans. Elles bénéficiaient alors d’un état de pureté ou de sagesse qui leur permettait d’aider à la pratique des rituels. Elles avaient en charge comme le montre la Didascalie dans le Chapitre XVI la préparation des femmes et leur prise en charge après la cérémonie. Elles se substituent au prêtres ou aux diacres lorsque ces derniers ne sont pas autorisés à les voir dénudées.

Les diaconesses étaient soumises à une ordination présidée par l’évêque en présence des prêtres et des diacres, reconnaissant leur nouveau statut communautaire. Par ailleurs durant cette cérémonie, une prière rappelait la fonction prophétique des femmes chrétiennes à l’image des femmes du Christ.

B- les femmes et le baptême (l.11 à 12) et (l.28 à 33)

Si dans le baptême comme dans la foi, le Christ accueille tous ceux qui reçoivent sa Parole, hommes et femmes et que dans les premiers temps l’on peut supposer que les baptêmes étaient mixtes, rapidement probablement dans l’esprit de la culture juive originelle, hommes et femmes sont séparés lors du baptême.

Si l’évêque, le prêtre ou le diacre, se trouvent face à une femme, il ne peut conduire lui-même l’ensemble des rites du baptême, laissant cette charge aux diaconesses. Néanmoins, par sa charge il doit tout de même mettre leur marque sur elle (l. 17 à 18) en se référant à un rite juif ancestral de la bénédiction des rois et des prêtres d’Israël.

C- la position de la Didascalie (l. 1 à 9)

Si l’auteur admet que les diaconesses sont un organe indispensable à la communauté chrétienne car il permet de résoudre la problématique du traitement des femmes, il en délimite pourtant strictement les fonctions dans le baptême.

Les diaconesses ne pouvaient donc officier elles-mêmes et le danger exprimé par l’auteur aux lignes 8 et 9 est celui du dévoiement dans l’hérésie et le paganisme, car seules en effet les religions païennes permettaient aux femmes d’officier.

C’est donc par mesure de prudence que la Didascalie énonce ce que les diaconesses ne peuvent faire. Elles gardent cependant une place honorifique malgré la grande limitation de leurs actions.

« Cependant, la où un diacre ne peut aller, la diaconesse ira. »

La Didascalie des Apôtres a fait l’objet d’une réfutation officielle de la part de Sérapion d’Antioche (191 – 211), évêque d’Antioche, écrivain de la succession apostolique. L’auteur et Sérapion sont en complet désaccord en ce qui doit être considéré comme la doctrine catholique car d’après Sérapion, l’auteur est trop emprunt de pensée juive. Pour des historiens comme Walter Bauer c’est un chrétien judaïsant sans cependant être un judéo-chrétien. Malgré la véhémence de l’auteur envers les hérétiques, il tend à être plus indulgent avec les judéo-chrétiens. Mais la Didascalie marque sa volonté de se démarquer des hérétiques majoritaires en Syrie au IIIe siècle.
Elle reste malgré les nombreux commentaires dont elle fait l’objet, une source de référence dans l’illustration des mesures prises pour affirmer les règles communautaires chrétiennes au temps des persécutions.
Anne-éli
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Message  Lise Sam 10 Oct - 12:33

Mais non, tu t'es bien débrouillée, c'est juste que tu t'es trop attachée au baptême et pas assez aux femmes. Franchement ton texte était pas simple! Et oui, je l'ai lu!lol

Lise

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