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Requisitoire d'un évêque Nicéen contre un empereur arien

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Requisitoire d'un évêque Nicéen contre un empereur arien Empty Requisitoire d'un évêque Nicéen contre un empereur arien

Message  Pierre Mer 9 Déc - 16:42

REQUISITOIRE D'UN EVEQUE NICEEN CONTRE UN EMPEREUR ARIEN.


Problématique: En quoi, malgré des attaques virulentes, ce document reflète la politique religieuse de Constance II?




I)Les conséquences du concile de Nicée.

A) Le début de la discorde.

B) Un Orient unit autour de l'anti-sabellianisme.

C) L'éclatement du front anti-sabellien: la division théologique de la « pars orientalis ».



II)La succession des formules de foi: à la recherche d'une théologie unificatrice (357-359).

A) Du subordinationisme …

B) … à la formule homéousienne …

C) … pour aboutir au symbole homéen.



III)L'unification imposée de la foi (360-361)

A) Le concile de Rimini en Occident.

B) Séleucie en Orient.

C) Constantinople pour officialiser l'ensemble.

INTRODUCTION


Le document que nous allons étudier est un extrait de l'œuvre d' Hilaire de Poitiers intitulée « Contre Constance ». Il s'agit du paragraphe 7. Hilaire de Poitiers est probablement né vers 300 et mort le 13 janvier 367 ou 368. On ne connait pas grand chose de sa vie, sinon par ses documents et ses écrits qui nous laissent quelques éléments autobiographiques. Il est issu d'un milieu païen aristocratique de la région et peut être même de la ville de Poitiers. Baptisé vers 345, il est ordonné évêque vers 353/354: c'est le 1er évêque de Poitiers.
Comme le montre beaucoup de ses ouvrages, Hilaire de Poitiers retrace son combat contre l'arianisme à laquelle l'Église est mêlée ente 350 et 365. L'arianisme, se rapporte au prêtre Arius qui déservait à Alexandrie l'Église de Baucalis. Son renom, acquis par ses mœurs irréprochables et son appétit pour les sciences, lui valurent de communier devant un d'immenses auditoires. Dans ces prêches, il hiérarchise la Trinité (qui se compose de 3substances ou hypostases:le Père, le Fils et le Saint-Esprit): seul Dieu le Père était un, éternel et inengendré; le Christ, le Verbe, c'est à dire la Parole de Dieu, avait été créé par Dieu; enfin, le Christ créé le Saint-Esprit. Dieu le père est donc la seule personne divine et les deux autres lui sont subordonnées: le Christ n'est plu de nature divine mais uniquement la 1ère des créatures. C'est pour régler cette divergence de foi que se réunit le 1er Concile œcuménique,celui de Nicée. Ce concile établit un 1er Credo ( ensemble des croyance commune) mais provoque un « schisme » entre les évêques nicéens, c'est à dire ceux pour qui le Credo de Nicée résume leur foi, et les ariens, ceux qui continuent à croire en la prédication d'Arius.
Dans « Contre Constance », véritable libelle/pamphlet contre l'Empereur, Hilaire ne s'attaque pas à Constance dans un sens militaire et civil mais sur le point religieux. En effet, Constance étant seul maître de l'Empire après la mort de ses frères Constantin II et Constant, et fort de sa victoire sur Magnence en 357, veut façonner l'unité de l'Empire grâce au christianisme. Ainsi, il va trancher les questions théologiques en faveur de l'arianisme, qu'il souhaite imposer à l'Occident.
C'est pour répondre à la question que se pose l'Église, à savoir quel rôle doit jouer l'Empereur dans l'Église, qu'Hilaire compose ce pamphlet. C'est la 1ère fois qu'un père de l'Église s'attaque directement à l'Autorité, se qui nous amène à parler de la rédaction et la publication de cet ouvrage. Selon les récentes analyses, les 1ers éléments de l'ouvrage remontent à la suite immédiate du Concile de Constantinople en 360. Cette œuvre sera la moyen d'expression pour définir se qu'est la vrai foi, qu'il n'a put définir lors du concile, lui refusant toute intervention. Cependant, la mise en forme définitive et la publication attendra la mort de Constance en 361. Cette œuvre, peut être publiée pour remercier le retour des évêques exilés pendant le règne de Constance accordé par Julien (qui sera plus tard l'Apostat), s'adresse à l'ensemble des chrétiens afin qu'ils se méfient de l'intervention de l'Empereur dans les questions doctrinales de l'Église.
En quoi, malgré des attaques virulentes, ce document reflète la politique religieuse de Constance II?
I)L'origine du conflit.

A) Le début de la discorde: le concile de Nicée.

Dates: 20 mai 325 à fin juillet 325 à Nicée.
1er concile œcuménique* (*regroupe tous les évêques de la Chrétienté):
Majorité d'Orient.
Entre 194 et 300 évêques (probablement entre 250 et 300: Honigmann même si 318 chiffre traditionel et symb = nb des serviteurs d'Anraham vainqueurs des roi + chiffre dont lettres grecque révèlent mystère du Christ.
Présence de l'Empereur Constantin: rôle actif mais pas déterminant: veut juste une formule de foi.
Formule de foi (1er Credo : « je crois en ... ») = compromis Origéniste modèrés de trad° Alexandrine (subordinationistes) / Asiates (sabelliens plus tard)
Consubsatanciel = homoousios = de même substance
Terme new pour Orient mais déjà utilisé par Tertullien et officiel en Egypte avec Denys d'Alexandrie.
Unité divine + égale divinité du Père et du Fils.
Accepté par presque unanimité des évêques: refus de 2 évêques de Libye + Arius = exil en Illyrium.
Signature: sous pression Empereur + condamner Arius.
Pas satisfaction : confusions ousia / Hypostasis.
Préciser distinction.
Interprétations diffrentes: sabellianisme / subordinationisme.
Terme homoousios: trop accent materiel: designer 2 choses de même matière (2 pièce de même métal).
Exil si pas signé.

B) Un Orient unit autour de l'anti-sabellianisme.

Chef: Eusèbe de Césarée et Eusèbe de Nicomédie.
Politique: éliminer d'Orient les nicéens (≈sabellliens) puis occident.
Dépositions d'évêques : conciles de 326 à 335.
Procès non-théologiques: calomnies, mensonges, conspirations (accusation d'adultère pour Eustache).
Tentative d'élimination d'Athanase d'Alexandrie:
8 février 356: assaut de l'église où se réunissent fidèles de l'evêque= fuite ds le désert.
Remplacement: Georges de Cappadoce (24 fevrier 357 / 358 = révolte dc part) = intrigues + corruption.
Interdiction: réunions.
Exile des rebelles
353: victoire Constance II sur Magnence = unification de l'Empire sur positions orientales.
Conciles condamnation Nicée:
Arles (353): occasion des tricennalia = nb d'évêques suffisant.
Libère (pape) envoi 2 légats (Vincent de Capoue): mais ne resistent pas à la pression = confirme condamnation d'Athanse si ajoute celle d'Arius.
Libère : lettre à Constance II = les orientaux cherchent , sous prétexte de liquider Athanase, de remettre en cause la foi de Nicée = 1ère foi que pape reconnaît Nicée comme pierre angulaire de l'orthodoxie et l'unité.
Milan (été 355): Majorité aux Occidentaux: controlé par Valens (conseiller de l'Empereur).
Conflit Valens contret Eusèbe de Verceil et Denys de Milan (légats du pape). Valens lève la séance et transfère dans palais impérial = pression.
Résistances = exils d'évêques (Denys de Milan, Lucifer de Cagliari, Eusèbe de Verceil) + instalation d'êveques choisis par l'Empereur (Denys remplacé par Auxence)
Opposition à politique de l'Empereur en Gaule:
Hilaire de Poitiers: chef de file = exil en Phrygie.
Contre Pape (cf Théodoret): pareil pour Osius de Cordoue.
corruption = envoi d'argent = echec
arrestation: de nuit, à l'insu du peuple, pour Milan:
audience: refus de condamner Athanase + fidèle à Nicée.
Déposé, exil en Thrace à Bérée: pas d'accusation (ni moeurs ni orthodoxie).
Nbx formules de foi : changer Nicée.
341 / 351 = au moins 7 formules.
But: saborder sabellianisme (Symbole de la « Dédicace » ou « des Encaenies »341 Antioche dédicace de la « basilique d'or » ) + supprimer ariens extrêmes (« Ecthèse macrostiche » (exposé aux longues lignes) 344 Antioche).
Difficulté.

C) L'éclatement du front anti-sabellien: l'eclatement de la « pars orientalis ».

anoméisme:
né v. 350 à Antioche.
extrême-gauche:
anoméisme: anomoios = fils complètement différent du père.
Aèce + Eunome (son disciple).
Prise de position des anti-sabelliens dc division, ceux qui choisissent:
Anoméisme.
Arianisme pur.
Homoiousios (homéousien): verbe semblable au père en toute chose et sans alteration.
Chef de file: Basile d'Ancyre (disciple de Marcel!)
Courant se divise car trop voisine aux nicéens:
Homoiousios.
Homoios: formule + vague: fils semblable au père = Acace de Césarée (successeur de Eusèbe de Césarée).

Nous avons vu qu'il existait deux types de conflit. D'abord entre les orientaux et les occidentaux. Les premièrs sont accusés d'ariens et les second de sabellianisme.
Les ariens s'unissent derrière la lutte du contre le sabellianisme jusqu'à se qu'apparaisse l'anomisme qui divisera l'arianisme et différents courants. La question qui va donc se poser, est pour quel courant est-ce que l'Empereur va être favorable?
II)La succession des formules de foi: à la recherche d'une théologie unificatrice (357-359).

A) Du subordinationisme …

Sirmium 357.
évêques Illyriens (Germinius / Ursace / Valens) + anti-nicéens d'Occident (Potamius de Lisbonne)
Opposition nette à Nicée + 2ème formule d'Antioche.
Ne reprend pas arius.
Fils < Père en honneur, dignité, gloire, majestée et en nom.
Statut unique du Père (seul sans commencement, invisible, immortel.
Fils a souffert ≠ Père
Rejet de l'Ousia + ses dérivés car pas dans Ecritures.
Seul de Père peut connaître comment il a engendré le Fils ( « décret de l'ignorance » cf HdP).
Promulgué par Constance II.


B) … à la formule homéoussienne …

Ancyre + Sirmium 358.
Ancyre:
Ref théologique à Eusèbe de Césarée: très vivement condamné par Occidentaux (HdP + Phébade d'Agen lui opposent Nicée)
accéptée: Eunoxe acceuille Aèce + Eunome: veut imposer Ancyre.

Sirmium 358:
issu d'une réunion de 12 évêques d'Asie Mineure: chef = Basile d'Ancyre.
Lettre manifeste à C II: rejet de Sirmium 357 + Fils image de l'ousia du père = homoiousios ( ≠ homoousios = consubstanciel)
C II accepte: mais a accepté formule de Sirmium 357 (qui condamne celle ci) = réunion de concile.
En juin à Sirmium: composition = Illyriens + délégués homéoussiens + 5 évêques d'Afrique de passage.
Exil des anoméens (Eunoxe, Aèce, Eunome).


C) … pour aboutir au symbole homéen.

« Credo daté »:
22 mai 359 en tête.
C II: formule d'unité.
Commission d'Illyriens + Basile d'Ancyre:
Mesures:
anti-ariens extrême: (Aèce, Eunome):
génération éternelle du Fils.
Passe sous silence thèses subordinationiste (Sirmium 357)
anti-nicéens (Athanase):
rejet du terme « ousia »et ses dérivés.
Fils semblable au Père qui l'a engendré.
Basile d'Ancyre fait ajouter: Fils semblable au Père en toute chose comme le disent les Saintes Ecritures.
Naissance de l'homéisme (Fils homoios (semblable) du Père).
Formule vague:
« semblable » regroupe:
ceux qui pensent semblable selon la substance
ceux qui pensent qu'il est seulement selon le Vouloir et l'Agir.


L'empereur, dans un souci d'unifier la foi de l'Empire, hésite entre différents courrant. Cette indésion se traduit par la multiplication des formules de foi opposée entre 357 et 359 auxquelles l'Empereur donnera son soutien. Cependant la dernière formule, lui donnera satisfaction et tentera de l'imposer à tout l'empire. Quels sont les moyens qu'il va utiliser?
III)L'unification imposée de la foi: le double concile de Rimini et de Séleuci, complèté par celui de Constantinople (359, à la mort de Constance II).

L'empereur jugea cette formule du « Credo date », succeptible d'unifier toutes l'Empire. Il s'empressa donc de convoquer un nouveau Concile afin de faire adopter cette formule comme foi de l'Empire.

A) Le concile de Rimini en Occident.

Date: fin mai 359.
400 évêques d'Occident
présidence: évêque de Carthage: Restitus.
Abscence du Pape Libère.
Déroulement:
lettre de Constance II: signer le « Credo Daté ».
80 acceptent: favorables aux Illyriens (Ursace, Valens, Germinius).
Reste refuse: veulent foi de Nicée + fustige instigateurs de la new croyance.
Envoi de 2 délégations:
représentent 2 parties à Constantinople = Empereur.
Empereur:
refus de recevoir Nicéen = doivent attendre à Andrinopole puis Nikè (Thrace).
Parallement: ordone aux évêques de Rimini de rester la bàs.
10 octobre 359: « acceptation » du « credo daté » par délégation nicéeenne:
Ruse des Illyriens: suppriment « en toute chose » = peut être mal interprétater (sabellianisme).
Formule de Nikè.
Imposition de cette formule à Rimini:
pression des préfets (=représentants de empereur).
Hiver approche et évêques veulent rentrer chez eux.
= ruse et manipulation: signature de tous sauf petit groupe autour de Phébade D'Agen (exil).

B) Séleucie en Orient.

Date: septembre 359.
Composition: évêques orientaux.
Majorité: partisans de l'homoiousios (105 évêques + qqe représentants homoousios nicéens d'Egypte).
veulent adoption symbole de la Dédicace.
Homéens: 30/40 évêques: chef = Acace de Césarée.
Veulent crédo daté + condamnation anoméisme.
Envoi délégation des 2 parties à Constantinople:
légats de la majorité: doivent changer d'avis:
délégation de Rimini a signé = dernières résistances 31 décembre 359.
C) Constantinople pour officialiser le tout.

Date: début 361 à Constantinople.
Déroulement:
Présidence: Acace de Césarée.
But: entériner décision Rimini/Séleucie:
Reprend formule de Nikè votée à Rimini
Rajoute des choses:
Fils semblable au Père selon les écritures.
Interdiction d'utiliser « ousia » et « hypostasis ».
Abrogation de toute formule antérieur + interdiction d'en créer de nouvelles.
Condamnation exrtêmes des deux bords:
Anoméens: Aèce = excomunication + exil.
Homéousiens touchés: Basile d'Ancyre, … déposés et exilés = refus de signer Constantinople (suffit) = remplacement.
Fonde Arianisme officiel ( Wulfila = arianisme goths)
Conclusion

Pbq: En quoi, malgré des attaques virulentes, ce document reflète la politique religieuse de Constance II?

Le Concile de Nicée aura vu l'imposition d'une foi qui ne satisfera pas la tous les évêques qui s'y trouvaient. Son imprécision verra paraître deux parties s'opposer: les subordinationistes et les sabelliens. Les subordinationistes unifieront la foi dans la parties orientale de l'Empire jusqu'à se qu'apparaisse un nouvelle doctrine, l'anoméisme, qui divisera les évêques orientaux.
L'empereur, dans le souci de ne pas prendre parti dans ce conflit, promulguera de multiples formules de foi qui s'opposeront jusqu'à accepter une formule qu'il considèrera succeptible d'unifier l'Empire. L'homéisme sera donc imposé comme foi officielle de l'Empire, et il n'hésitera pas à utiliser la force pour éliminer les extrémistes. D'abord par l'excommunication et l'exil mais Constance II mettra aussi en œuvre une politique de surveillance des chefs religieux grâce à la réorganisation de son administration de police ( hausse agent in rebus / notaires) qui n'hésiteront pas à intervenir en matière religieuse pour faire appliquer les différentes décisions.
Pour finir, Constance II souhaite unifier l'empire sur le plan religieux et pratiquera deux politiques à cet égard: trouver une formule de foi capable de satisfaire tout l'Empire et une fois trouvée, il s'agira de la faire accepter à tous. Sur le deuxième point, l'Empereur usera de ruse et de pression. Ces pratiques heurteront les évêques nicéens, qui les décrieront, comme le fait ici Hilaire de Poitiers ou encore Phébade d'Agen ou Athanase, avec une extrême violence. Cette violence, se manifestera par l'hyperbole qu'il fait entre Constance II et les grands empereurs persécuteur qui le mènera à conclure que Constance II persécute sans faire de martyrs, cette vision est propre aux nicéens.
BIBLIOGRAPHIE


Sources:

ATHANASE, Sur les synodes. [non consulté]

CEILLIER (Rémy), Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, tome IV, Paris, 1860.

HILAIRE DE POITIERS, Contre Constance, ed. et trad. A. ROCHER, Paris, Cerf, 1987 (Sources chrétiennes 334).



Etudes:

HANSON (R.P.C), The search for the Christian Doctrine of God, The Arian Controversy, 318-381, Edimbourg, 1988 [non consulté]

KLEIN (R.), Constantius II und die Christliche Kirche, Darmstadt, 1977 [non consulté]

MARAVAL (Pierre), Le christianisme de Constantin à la conquête arabe, Paris, PUF, Nouvelle Clio,2007, 460p.

MARROU (Henri-Irénée), L'Église de l'Antiquité tardive, 303-604, Paris, Seuil, Point Histoire, 1985, 313p.

PIETRI (Charles), Éléments d'une enquête sur le christianisme antique, Vol.1, Christiana Respublica, Rome, Collections de l'École Française de Rome, n°234, 1997, 537p.

VOGLER (Chantal), Constance II et l'administration impériale, Strasbourg, AECR, 1979, 325p.

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