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Les Criminels de Vaucouleurs XVIIe et XVIIIe siècle

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Les Criminels de Vaucouleurs XVIIe et XVIIIe siècle Empty Les Criminels de Vaucouleurs XVIIe et XVIIIe siècle

Message  soizic Lun 26 Oct - 12:22

EXPOSE:

Les criminels de Vaucouleurs XVIIe et XVIIIe siècles

Le document que je vais étudier s'intitule «Les criminels de Vaucouleurs aux XVIIe et XVIIIe siècles». Vaucouleurs était une prévôté.
Une prévôté était une juridiction de base dans la hiérarchie de la justice royale.
La prévôté de Vaucouleurs était une petite enclave française en Lorraine.
Ce document est constitué de trois tableaux statistiques qui ont été faits par Hervé Piant.
Hervé Piant est un professeur agrégé d'histoire.
Il a fait des recherches pertinentes , en effet ces tableaux constituent des analyses détaillées des criminels de Vaucouleurs.
Hervé Piant s'intéresse à la criminalité et aux conflits «ordinaires», qui sont beaucoup plus révélateurs de la réalité quotidienne que la criminalité spectaculaire. Ces tableaux s'intéressent donc aux criminels qui ont commis des délits économiques(vol), des violences (injures verbales, coups et blessures, assassinat,viol) et des atteintes aux mœurs.
Hervé Piant a utilisé les archives judiciaires car celles-ci sont riches pour décrire les comportements des criminels, mais il faut être prudent car elles sont parfois insuffisantes et ont des lacunes qui dissimulent la réalité.
Hervé Piant a fait une étude sociale qui est très intéressante car elle rompt avec le profil type du délinquant tel qu'il est fait habituellement.
Entre 1680-1690 il y a eut un déclin de l'activité criminelle du tribunal, qui est passé d'environ 18 affaires traitées annuellement à moins de 5 un siècle plus tard. Au début du 18e,l'activité de la prévôté apparaît inférieure à tous les calculs établis par d'autres chercheurs pour des juridictions comparables; il est donc probable que les Valcolorois ne portaient pas tous leurs conflits devant la justice mais effectuaient un choix. Les tableaux d'Hervé Piant ne prennent donc pas en compte l'infrajudiciaire.
435 affaires criminelles ont pu être recensées comme ayant été instruites par la prévôté de Vaucouleurs entre 1670 et 1790. Mais, il y a de nombreux facteurs qui sont incertains.
La répartition des individus engagés dans des affaires de violence doit faire intervenir celle des rôles: accusé, victime et partie civile.
La plupart des délinquants étaient des gens bien intégrés dans la communauté, avec une identité bien établie: «c'étaient des criminels d'un jour».Et pourtant, ils étaient souvent imaginés par les honnêtes gens comme étant différent d'eux tant par le physique que socialement. Ces comportements ont révélé une véritable peur sociale, mais ne correspondait pas à la population criminelle, en effet chacune avait des
caractéristiques qui lui étaient propres.
Nous pouvons donc nous demander en quoi ces trois tableaux reflètent-t-il les différents facteurs qui interviennent dans l'ancrage des criminels de Vaucouleurs au XVIIe et XVIIIe siècles.
Dans un premier temps, nous verrons les particularités des criminels Valcolorois.
Ensuite, nous étudierons la place ambiguë de la femme dans la criminalité,et dans une troisième partie nous examinerons les plaignants face aux criminels.

I/Les particularités des criminels Valcolorois


A/Une criminalité surtout masculine

On peut voir dans le premier tableau qu'il y avait au total 166 affaires et ces affaires réunissaient 319 accusés comme on peut le voir dans le troisième tableau, ce qui donne une moyenne de 1,9(319:166) accusés par affaire. Cependant, cette moyenne n'est pas homogène, 84 affaires n'impliquaient qu'un seul accusé, 21 mêlaient au moins 4 accusés; ces dernières regroupaient près du tiers des accusés(12% des affaires). Les bandes étaient donc rares. En effet, elles demandaient une grande organisation qui était difficile à mettre en œuvre. La plupart des bandes ne dépassaient pas une dizaine de membres.. On peut constater qu'il y a eut 25 affaires concernant des criminels hommes avec des femmes,ce qui est peu et représente 15% du total. Il s'agissait souvent du mari et de sa femme, les femmes suivaient souvent leur conjoint dans des rivalités soit pour les soutenir ou soit pour calmer leur fureur.
Il faut savoir que la délinquance féminine en groupe n'existait pas, les bandes étaient surtout des bandes de jeunes hommes. Ils pratiquaient la violence en groupe pour affirmer leur existence et s'intégrer dans leur classe d'âge et pour montrer leurs qualités viriles aux filles
Dans le premier tableau on peut tout de suite voir qu'il y a 106 cas qui ne concernent que des hommes soit 63,8% du total ce qui est considérable. Le crime était clairement une affaire d'hommes.
Dans le troisième tableau, on constate encore que les criminels de Vaucouleurs étaient surtout des garçons, ça n'est pas précisé dans le tableau mais ils étaient majeurs ou mineurs ou jeunes fils à marier. Ils représentaient 83 cas, soit 26% ce qui est considérable. Ils étaient accusés d'une 15 d'affaires qui sont présentes dans le tableau et il faut savoir que plus de la moitié se sont déroulaient entre 1680 et 1690.
Les criminels de Vaucouleurs au 17e et 18e siècle étaient surtout des hommes,mais quelles étaient leurs autres caractéristiques?

B/L'âge: un indice révélateur des criminels

Pour faire une bonne étude sur les criminels, il faut tenir compte de l'âge ce qui n'était pas simple. En effet, seuls les interrogatoires peuvent constituer des sources puisque les accusés devaient y indiquer leur âge. Cependant, seules 17 affaires sont arrivées à ce stade de la procédure pour 38 accusés comme on peut le voir ans le deuxième tableau. Mais Hervé PIANT a utilisé d'autres moyens qui ont permis d'augmenter ce chiffre à 120 individus comme nous pouvons le voir dans le deuxième tableau avec l'ensemble des accusés, ce qui correspond à 37,6%(120:319) du total des accusés.
Dans le deuxième tableau, on peut distinguer plusieurs classes d'âges des accusés. On peut voir que la part des plus âgées est nettement plus élevée que celle des moins de 15 ans, il n'y a qu'un seul cas relevé, la criminalité juvénile était donc faible à Vaucouleurs. Il faut savoir que la société pouvait poursuivre les parents pour les délits commis par les enfants mineurs.
Les trois classes d'âge qui vont de 15 à 45 ans représentent plus de ¾ des accusés; si l'on comptabilise ces 3 classes d'âges on obtient75,8%(26+35+30=91:120x100).
Le records de délinquance était obtenu par les 25-34 ans. Effectivement ceux-ci représentent 35 accusés soit 29,2%.
La classe d'âge des 15-24ans représente 21,7% des accusés, ce qui est assez élevé. Les délinquants étaient souvent perçus par leur contemporains comme étant plutôt jeunes. Les jeunes célibataires étaient moins bien intégrés socialement et au niveau familiale que leurs aînés et ils avaient une plus grande aptitude physique et psychique à commettre des actes. De surcroit, les jeunes garçons célibataires intervenaient souvent dans les violences familiales.
On constate que la délinquance diminue avec l'âge, il y a un nombre faible des 45-54ans et des plus de 64 ans, ce qui est logique car la population était assez jeune,l'espérance de vie n'était pas élevée. L'âge moyen s'élevait à 35 ans et neuf mois.
De plus, les accusés d'âge mur étaient moins poursuivis que les jeunes car ils étaient mieux intégrés dans le corps social et ils étaient influents et puissants ce qui faisait peur à certain plaignant.
Par ailleurs,il faut distinguer les différences entre ceux qui sont accusés et ceux qui vont aux interrogatoires; on peut facilement voir que les affaires des accusés de plus de 15 ans ne vont pas systématiquement jusqu'à l'interrogatoire, on peut voir ceci en prenant le nombre d'accusés de 15 à 24 ans est de 26 et seules 7 affaires sont allées aux interrogatoires, ceci s'explique par le fait qu' il y avait une certaine indulgence de la justice à l'égard des jeunes. Il faut donc être prudent avec les données. Si l'on revient au dernier tableau la représentation des garçons accusés devraient donc être supérieur à 83 car ils bénéficiaient d'une certaine tolérance judiciaire.
On peut prendre un autre exemple: les accusés de 35-44 ans sont au nombre de 30 et seulement 10 cas vont aux interrogatoires. On peut donc en conclure un certain relâchement de la justice, en effet soit certaines affaires ont été abandonnées,inachevées suite à des difficultés pour recueillir des preuves, certaines affaires ont été envoyées vers d'autres juridictions ou certains crimes ont été considérés comme insignifiants.
La criminalité concernait surtout la classe d'âge des 25-34ans donc des adultes majeurs, mariés mais quelles professions exerçaient ces criminels?

C/ Des professions significatives des criminels Valcolorois

Il faut être vigilant avec les données car les archives ne mentionnaient pas toujours la profession des accusés et quand elles le faisaient ça n'était pas toujours de manière stable. On trouvait fréquemment des professions différentes pour un même individu.De plus, certains exerçaient plusieurs métiers. Cependant Hervé Piant a essayé d'établir un tableau malgré des données parfois imprécises. Les criminels occasionnels,c'est-à-dire les non récidivistes constituaient en grande majorité ceux qui étaient poursuivis en justice.
Dans le dernier tableau on peut tout de suite constater que tous les niveaux sociaux sont représentés.
On peut voir que les seigneurs ou les officiers étaient très faiblement accusés(3 et 5),ils ne représentaient que 2,5% des accusés(8:319)alors qu'ils représentaient 10,7%(12+4=16:149) des parties civiles, ceci s'explique par le fait qu'ils avaient des privilèges de juridiction.
De plus,on peut constater que les laboureurs et artisans étaient fortement accusés, ils représentaient 29,1%(40+53=93:319)des accusés. En général ceux qui étaient le plus souvent accusés étaient rarement d'un niveau culturel ou d'un rang social très élevé. Les laboureurs, les artisans n'avaient pas les mêmes moyens que les officiers ou les ecclésiastiques; ils ne choisissaient pas leurs juges, ils restaient donc souvent des accusés. Par ailleurs, ils avaient une plus mauvaise intégration que ceux des classes supérieures.
Par ailleurs,les violences sociales étaient très minoritaires comme on peut le voir par la faible présence des notables d'un côté et des plus pauvres de l'autre. Les violences portées en justice opposaient souvent des gens du même milieu. La violence à Vaucouleurs n'était donc pas une lutte des classes.
La catégorie divers et individu représente les mendiants, les errants. Les accusés n'avaient pas toujours de métiers. Certains mentionnaient «sans état» ou qu'ils n'avaient rien fait jusqu'à ce jour lors des interrogatoires.
Le milieu social et l'environnement culturel jouaient dans le déterminisme des conduites délinquantes.
Dans cette partie, nous avons pu constater que la criminalité était en grande partie constituait d'hommes, assez jeune et qui étaient d'un milieu modeste,mais qu'en est-il des femmes?

II/ La place ambiguë de la femme dans la criminalité de Vaucouleurs

A/La position intéressante de la femme dans la criminalité: peu de femmes criminelles

Si l'on regarde le premier tableau, on peut voir que la place des femmes est intéressante puisqu'elles sont présentes dans 60 affaires différentes( soit:hommes et femmes:16+ femmes seulement:1+hommes et femmes:15+femmes seulement:28 ou hommes et femmes:11+femmes seulement:17+hommes et femmes :25+femmes seulement:7). Il faut ajouter une affaire ou une femme veuve n'était présente que comme partie civile pour son fils)ce qui correspond à 36,7%(61:166 x 100) du total. Ce nombre est supérieur à ceux qui sont souvent admis dans les études sur les archives des cours supérieures, mais ils sont comparables à ceux fournis par des tribunaux d'importance égale.
Comme on peut le voir, les femmes étaient présentes parmi les accusés dans 32 affaires(25 + 7) c'est-à-dire 19,3%(32:166x100) . Ces pourcentages ressemblent à ceux faits dans d'autres études.
On peut également voir que la violence uniquement féminine est d'une très faible part; il n'y a que 6 cas relevés de bagarres uniquement féminines. Cependant, il y a 1 cas ou une femme a agressé un homme,il s'agissait de son frère. Les homicides qui impliquaient les femmes étaient le plus souvent des affaires de famille, largement défensives. La femme passait à l'acte lorsqu'elle ne supportait plus la situation ou quand elle se sentait menacée. Il était donc très rare qu'une femme commette un délit de violence.
De plus, on peut constater qu'il n'y a aucun cas relevé pour les femmes agressant les hommes et femmes; ce phénomène peut s'expliquer par plusieurs raisons:tout d'abord les hommes agressés par les femmes n'osaient pas porter plainte car ils avaient peur du ridicule, de plus, les femmes ne s'attaquaient très peu aux hommes car elles étaient moins musclées et moins armées;et enfin comme l'honneur de la femme n'était pas mis en cause par une agression, il n'y avait pas nécessairement de réparation judiciaire.
Le dernier tableau nous montre qu'il faut être prudent,c'est ce que nous allons voir dans le grand B.

B/ Les femmes: des criminelles au second plan

En effet les femmes et filles représentaient tout de même 47 accusées, ce qui est moindre que les hommes mais cela reste tout de même important. Les femmes d'Ancien régime n'étaient pas moins criminelles, pas moins sanguinaires que les hommes, mais, elles commettaient moins de crimes et de délits qu'eux à cause de leur fonction familiale, les femmes étaient gardienne du foyer et leur présence était indispensable.
Les femmes pouvaient jouir d'une plus grande faveur morale et physique, les tribunaux jouaient de la liberté qu'ils avaient pour adoucir le système répressif envers elles. Il y avait donc une volonté de protéger les femmes. .
D'autre part, les filles étaient élevées pour rester adultes au second plan par rapport aux hommes dans la vie courante. Les juridictions hésitaient entre la poursuite pénale directe contre la femme ou l'accusation à l'encontre du mari ou du père. Le mari et le père étaient les chefs et les responsables de la famille, c'étaient donc eux qui devaient assumer devant la justice les fautes de leur femme ou de leur fille, pour obtenir des réparations la victime s'en prenait au chef de famille et non à la femme qui avait commis l'agression; par conséquent on peut en déduire que certaines affaires ont été oubliées voire même passées sous silence. Seules les veuves étaient directement accusées.
Pour conclure cette partie, on peut dire qu'il faut être très prudent car les chiffres ne sont pas exacts comme nous l'avons vu précédemment: la criminalité n'était pas le monopole des hommes car la criminalité féminine était très sous-estimée dans les archives des juridictions pénales et civiles.


III/ Les plaignants face aux criminels

A/La place des accusateurs de Vaucouleurs

Les différentes typologies des victimes sont très importantes pour comprendre le criminel, la victimisation permet d'estimer le chiffre noir de la criminalité.
On peut voir avec le premier tableau que les femmes étaient des victimes dans 43 affaires: 28+15, soit 25,9%(43:166x100). Les femmes paraissaient en justice plus en tant que victimes qu'agresseurs. L'on sait que de 1750 à 1790, des femmes figurent comme des victimes dans douze affaires et comme accusées dans cinq affaires. Cependant, lorsque la femme n'était pas la seule victime, sa présence dans la plainte n'avait qu'un rôle accessoire, sa mention servait principalement à mettre en évidence la brutalité des accusés et à exalter le comportement pacifiste des victimes. Ceci permettait aux plaignants de montrer qu'ils étaient dans le bon droit.
Dans le dernier tableau, on peut voir qu'il y a peu de plaignants(149)par rapport aux accusés(319),ce chiffre est faible par rapport à celui qu'il a habituellement dans le recours judiciaire.
Les victimes portaient souvent plaintes pour des mobiles financiers: il s'agissait d'obtenir un dédommagement financier ainsi qu'une réparation morale à condition que le coupable soit capable de payer. Si ça n'était pas le cas, il était inutile d'engager des poursuites au civil;le plaignant pouvait donc poursuivre le coupable au pénal ou abandonner toute procédure judiciaire.
Nous n'avons pas de données concernant les parties civiles garçons et femmes et
filles dans le dernier tableau car il y avait un nombre élevé de femmes dont la catégorisation dépendait de celle du mari, Hervé Piant a donc pris en compte les parties civiles, ce qui a eut peu de conséquences dans l'étude des criminels de Vaucouleurs.

B/L'origine sociale des parties civiles

Ce tableau permet une hiérarchie socio-professionnelle des parties civiles comparée à celle des accusés. La profession des parties civiles ne figurait pas systématiquement.
Dès la première lecture du dernier tableau on peut voir que trois catégories parmi les parties civiles se distinguent:les artisans qui sont au nombre de 36; les laboureurs de 29 et les manouvriers de 28, ce qui représente 62,4% du total des parties civiles, ce qui est considérable(36+29+28=93:149). Ce phénomène s'explique par le fait que la violence était plus présente dans les milieux populaires et par le fait que ces catégories socioprofessionnelles représentaient une grande majorité de la population. Tout ceci met en avant le fait que lorsqu'elles n'étaient pas utilisées par les notables les plaintes basculaient entre les mains des franges supérieures des milieux populaires. En effet, cela leur permettait de s'affirmer et de mettre en avant leur position sociale face aux plus pauvres.
De plus, certaines particularités ne sont pas précisées dans l'intitulé de chaque catégorie: en effet, dans le groupe des seigneurs et ecclésiastiques seuls les seigneurs non nobles y figurent et non les nobles et prêtres; dans le groupe des officiers aucun officiers de justices n'apparaissent mais uniquement des officiers municipaux ou avocats. Tout ceci peut s'expliquer par le fait que seules toutes ces personnes pouvaient porter leurs affaires devant des tribunaux supérieurs ou spécialisés.
On peut remarquer qu'il y avait peu de seigneurs, d'ecclésiastiques(4), d'officiers(12) qui portaient plainte. Ceci s'explique par le fait qu'ils n'étaient pas victimes de ces violences,effectivement on injuriait ou on les volait mais il n'y avait pas d'agressions physiques. Ceci montre que la violence n'était pas une pulsion incontrôlée, au contraire contraire les criminels faisaient preuve d'un minimum de réflexion et agressaient des victimes potentielles.
Par ailleurs, certaines informations ne sont pas mentionnées sur le nombre; en effet par exemple les agents de l'autorité rassemblaient 4% des huissiers et des sergents, et 10% des cavaliers de maréchaussée, des gardes des bois et de chasse, des pauliers et des messeliers); ce qui est considérable étant donné leur faible poids démographique.
De plus, on peut voir qu'il y a eut 17 affaires ou les maires du villages, les meuniers, etc ont laissé le procureur du roi agir seul. Toutes ces catégories utilisaient le recours judiciaire dans le but d'affirmer leur supériorité.


CONCLUSION:

Même si le 18e siècle fut marqué par une mutation des mentalités et par une pacification des moeurs, nous avons pu constater que les criminels étaient toujours présents et avaient quelques caractéristiques.
Comme nous avons pu le voir la criminalité était surtout masculine. Cependant même si les femmes étaient sous-représentées elles n'étaient pas absentes des statistiques judiciaires. La sous-représentation féminine était liée à leur statut social qui empêchait que leur crime n'apparaisse en justice. Les querelles de femmes même violentes aboutissaient très peu à des violences poursuivies et encore moins à un crime capital, en effet lorsque celui ci avait lieu c'était souvent le fruit du hasard
Les femmes avaient une position ambiguë, elles étaient juridiquement mineures donc inférieures, par conséquent les plaintes étaient déposées non contre elles mais contre leurs maris.
Par ailleurs, les criminels étaient en grande majorité assez jeunes(25-34)ans mais la criminalité n'était pas l'exclusivité de la jeunesse , l'âge amenait des gens, qui étaient jusque là bien intégrés à la société à une position marginale ou la délinquance leur apparaissait comme un ultime moyen de subsister comme notamment les veuves, les vieux domestiques sans maîtres, les travailleurs à la journée concurrencés par des plus jeunes.
De plus, la grande masse des accusés était de condition précaire, modeste ou médiocre, en effet ils étaient plus criminalisés que les autres à cause du milieu dans lequel ils vivaient et parce qu'ils avaient plus de mal à s'intégrer(+du fait de la justice et de l'Etat). L'autorité jouait un rôle important dans la criminalité, effectivement les classes les plus aisées jouissaient de privilèges qui leurs permettaient d'être moins accusés que les autres.

soizic

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Date d'inscription : 24/09/2009

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