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CHAP 1 - Avant la conversion de Constantin

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CHAP 1 - Avant la conversion de Constantin Empty CHAP 1 - Avant la conversion de Constantin

Message  Anne-éli Lun 28 Sep - 18:33

Avant la conversion de Constantin (312) : domination du paganisme et développement du christianisme


1- Traditions et croyances nouvelles : la religiosité païenne


Les cultes civiques traditionnels


La religion romaine païenne est une religion qui ne comporte pas de Révélation, pas de discours sur le monde et sur l’homme contrairement aux chrétiens. Il n’y a pas de livre de révélation.
La religion romaine n’a pas de dogme, pas d’orthodoxie (orthos= croyance – doxa = juste), c'est-à-dire une croyance réglée par une définition.

Pour les romains ce qui compte c’est la Pietas et la Fides

[PIETAS : rendre aux dieux ce qui leur revient, vivre en bonne coexistence avec les dieux.]
[FIDES : l’exercice même des actes religieux qui conviennent aux dieux et place les romains en position de protection et de faveurs particulières. C’est le fait qu’ils sont fidèles, ce qui explique leur domination sur le monde.]

Assurer la religion comme il convient est donc capital.

Célébrer comme il convient correspond aux temps, lieux, pratiques et célébrants.

• Le temps :

Le calendrier est conçu et repose sur une logique de compte à rebours selon les systèmes des Calendes (= 1er jour du moi = jour chômé / férié). Il est fondé sur le système lunaire mais il est réformé par Jules César pour devenir un calendrier solaire relativement précis (365 jours et ¼)
C’est une combinaison complexe qui associe 3 ensembles de fêtes :
-les fêtes agraires (sacrifice à Dea Dia)
-les fêtes civiques (bonne existence de la communauté lupercales = les fils de la louve = 15 février) rites de fécondité pour les femmes, c’est le renouvellement de l’année.
-les fêtes militaires : début et fin de la saison guerrière de mi mars à mi octobre, avec le sacrifice du cheval d’octobre le 15 octobre.

Le calendrier est complexe, et les empereurs vont y ajouter de nombreuses fêtes nouvelles.

Au total, on a 109 jours réservés aux dieux dans l’année (ce sont les jours néfastes = les activités normales sont suspendues). Puis 192 jours sont pour les activités politiques. Ils prévoient les jeux et pour la participation à la vie collective.

• Les lieux :

Les dieux et les hommes vivent ensemble = le synoecisme. Les dieux ont des demeures assez variées comme des lieux sacrés et reconnus (bois, sources, le lieu où la foudre est tombée) mais aussi des lieux bâtis : le templum.
Il suppose 4 opérations :
-il faut libérer le lieu de la présence du dieu pour lui rendre
-il faut inaugurer le lieu, c'est-à-dire que des augures sont rendus par le Collège des Augures. Il dessine une zone rectangulaire selon les points cardinaux et attendre le signe du dieu (souvent un vol d’oiseaux = auspices)
-il faut dédier le lieu et le consacrer. C’est le Collège des Pontifes = maîtres en droit sacré qui signifie que la communauté civique met à disposition le lieu au dieu.

Désormais le templum peut s’appeler temple.

Un temple est tétrastyle avec un podium dans les volumes dessinés par les Augures. La statue du dieu est anthropomorphe et elle est placée dans une cella. Au sommet, il y a le fronton. L’espace non fermé s’appelle le pro-naos. Le temple est semi périptère (les colonnes font le tour de l’édifice mais sont inclues dans les murs de la cella).
Le sacrifice se fait sur les marches ou devant le temple. Pour les romains participer au culte c’est assister en spectateur aux sacrifices.
Le temple est entouré de portique pour se protéger de la pluie ou du soleil mais également pour déposer des votum et des ex voto (vœux et remerciement de la réalisation des vœux), on y associe des offrandes. Les ex voto sont souvent VSLM (j’ai accompli le vœux volontiers et à bon droit)
Le temple est situé normalement dans le cœur des villes et articulé par les divinités principales sur le forum. Cependant tous les sanctuaires ne sont pas publics, notamment pour les divinités les plus sulfureuses comme Isis. Elles sont sur le Pomerium.
Une table est installée sur la cella pour les offrandes dédiées à une seule divinité, cependant le temple le plus connu à 3 dieux : Jupiter Junon Minerve, donc 3 celle sur le capitole.

• Les pratiques :

Le geste principal est le sacrifice. C’est mangers avec les dieux. Le sacrifice privé fait par le père de famille ou des collèges (le magistère) ou le sacrifice public qui engage toute la communauté.
Praefatio – la préface résume les rites qui vont suivre. C’est l’invitation lancée aux divinités.
Immolatio – l’immolation c’est le fait de recouvrir la victime (l’animal) d’une farine salée confectionnée par les Vestales (mola sala)
La victime est assommée puis égorgée. Une fois ouverte on inspecte les entrailles. Si tout est « normal » tout va bien, dans le cas contraire c’est que la victime est refusée par le dieu, il faut recommencer. Puis on distribue les parts, la viande pour les hommes, et pour les dieux c’est les exta = cœur, poumons, vésicule biliaire, foie et péritoine). Il y a donc partage des viandes. Les surplus sont vendus dans les boucheries (ce qui pose le problème de ce que peuvent consommer les chrétiens).

Les gestes sont codés, c’est l’aspect formaliste de la religion romaine. Ainsi les gestes décrivent le rite mais c’est la parole qui lui donne du sens.
On doit dire les mots au bon moment et correctement sinon le rite est annulé.

La tenue et l’hygiène, la pureté des officiants sont fondamentales.

Il y a 2 rites :
-le rite romain = il faut avoir la tête couverte d’un pan de toge.
-le rite grec (Ve siècle) = tête découverte et ornée d’une couronne de branchages.

Tout manquement à la règle annule le rite. La religion romaine est donc très traditionaliste. Et ceux qui la pratiquent doivent s’y attacher.

• Les célébrants

Les prêtres. Il y a très peu de prêtres professionnels à Rome. Le plus souvent les prêtres publics appartiennent à l’élite, ce sont des sénateurs ou des chevalier et relève de 2 types de célébrations particulières :
-les Collèges
-les Sodalités

Il y a 4 collèges principaux à Rome


-Les Pontifes (en référence au pont = le lien). A leur tête le Pontifex maximus (le souverain pontife). Ils sont chargés de dire le droit sacré. Ils contrôlent le calendrier. Ils sont 16 à partir de César. Cette fonction est fondamentale car lorsque l’on contrôle le droit religieux on contrôle le système religieux. A partir d’Auguste, les empereurs sont Pontifex maximus. Cela peut être problématique quand l’empereur est favorable aux chrétiens.

-Les Augures leur rôle est d’inaugurer, de définir le templum dans le ciel. Ils inaugurent également les magistrats. Elles sont indispensables pour prendre les auspices et définissent ce qu’ils doivent lire, de fait les augures sont toujours bons. Il y a 12 membres.

-Les Quindecemvirs (19 membres). Ils ont la charge des livres sibyllins qui concernent des maximes qui auraient été énoncées par la sibylle (prophétesse). Ils les consultent lorsqu’un prodige se produit (malheur = veau à deux têtes) Il faut conjurer le prodige. Ils composent une déclaration avec des vers de 6 pieds = hexamètre associée à une procession et à des sacrifices et des libations.

-Les Epulons, ils sont chargés des banquets. Leur rôle est moins important.

Ces membres des collèges sont cooptés au sein des mêmes familles qui arrivent à un monopole. On y prend ses fonctions à 40 ans. Les empereurs sont membres d’un collège.

Les Sodalités


Elles sont attachées à un rite et à une fête :
-les festiaux : pour les déclarations de début et de fin de la guerre
-les saliens : cérémonie d’ouverture et de fermeture du temps de la guerre. Ils sont célèbrent pour leur sauts.
-Arvales (cf : TD)

Il n’y a pas de clergé professionnel, c’est les élites qui officient. En haut de la hiérarchie le Pontifex maximus c’est l’empereur.

Le culte impérial


L’empereur est donc articulé au monde des dieux et est bénéficiaire de 2 attributions divines qui le mettent au dessus de l’humanité :

[GENIUS : étincelle divine qui inspire les décisions civiles]
[NUMEN : puissance renvoyant à sa capacité militaire]

Sous Auguste se structure un culte qui laisse supposer que l’empereur est plus qu’un homme. Le culte est rendu à Rome et à Auguste.

Ex : Lyon/Condat. Entre la Saône et le Rhône est construit un sanctuaire (12 av JC) dédié à Rome et Auguste. Cet autel faisait figurer de petite représentation des bustes de la famille impériale. C’est l’expression de la loyauté et de la fidélité à l’égard de Rome.
Pour les 3 Gaules, il y a un concilium qui vient à Lyon pour célébrer le culte impérial.

C’est un autel monumental gigantesque associé à un amphithéâtre dans lequel sont donnés des jeux (gladiature, chasses d’animaux exotiques ou locaux). Les Statues d’Auguste sont amenées en procession du sanctuaire à l’amphithéâtre.

Le culte impérial met à l’égal des dieux cependant l’empereur n’est pas un dieu. L’on célèbre l’aspect divin du précédent empereur. Cet aspect divin est déterminé par le Sénat suite à la crémation de l’empereur. Si l’on voit un aigle (ou un paon pour la femme de l’empereur) l’on assiste à une apothéose.
Ex : Le divin Auguste.

L’empereur est un divus et non un deus.

Au IIIe siècle, sous la dynastie des Sévères, le système est prolongé.

Ex : En Algérie à Djemina est érigé un temple dédié à la dynastie des Sévères.

Diapo : Bustes de Septime Sévère et Caracalla

Ce temple rappelle jusqu’en 235 le fonctionnement habituel du culte impérial mais il est de moins en moins populaire.

Durant les deux premiers siècles, la pratique du culte impérial était une manière d’avoir une promotion sociale. Mais depuis 212, comme tous les citoyens libres sont désormais citoyens romains, il est moins attrayant d’être assidu à ce rite.

(edition du topic suite cours)


Cette institution du culte impérial est surtout développée en Gaule, en Hispanie et en Asie mineure.

A la fin du II siècle, le culte impérial connaît une baisse de popularité et de pratique. Septime Sévère essaie de le restaurer.

Mais l’attachement des cités au culte impérial est amoindri tant au niveau de la pratique qu’au niveau architectural. Les empereurs vont donc chercher à être proche des dieux.

• Le contact avec les dieux.

-Ils sont en rapport avec les divi (après l’apothéose) ou ils sont fils des dieux. C’est le sentiment dynastique.
-Ils insistent su la domus divina : l’empereur est entouré par une famille d’êtres divins (empereurs et les épouses défunts). Surtout sous les Sévère car ils peuvent ainsi légitimer leur dynastie.
-Durant le IIIe, ce phénomène s’affirme sous Aurélien (270-275). Les empereurs se font nommer dominus-et-deus. C’est l’identité divine de l’empereur, cela se voit sur les monnaies. Ce n’est plus tant les morts qui comptent (divi) mais l’empereur vivant car il doit défendre et assurer la pérennité de l’empire.
-Il y a donc une forte collaboration avec les dieux, et plus particulièrement Jupiter. Cette association prend différentes formes : c’est le développement de l’idée de dieux comme comites Augusti c'est-à-dire compagnon de l’empereur. C’est attesté par les représentations face à face avec Jupiter.
C’est le Sol Invictus = le soleil invicible (couronne sur la tête de l’empereur). De même que le soleil est au centre de l’univers et ordonne le cosmos, l’empereur a vocation sur terre à ordonner le monde habité. On développe toute une série de représentations.

• A l’instar des dieux.

L’importance de l’astrologie. L’idée que les empereurs sont annoncés par les signes astraux notamment la course des étoiles. Les astrologues vont devoir montrer après coup que l’empereur a été annoncé. Mais cela fragilise le discours notamment quand ils prédisent l’avènement d’un autre empereur : c’est s’en prendre à la Majestas (majesté) de l’empereur.
Le régime romain n’a jamais réglé le problème entre le culte impérial et le tyrannicide. Les astrologues sont donc extrêmement dangereux.
Les représentations de l’empereur sont de plus en plus semblables aux dieux.

Gallien règne de 260 à 268. Cette représentation montre sa communication avec le monde céleste par l’orientation de son regard vers le haut.

Aurélien regarde vers les hommes mais porte un diadème.

L’empereur est à l’égal des dieux avec la célébration du Triomphe.

Aurélien organise un triomphe exceptionnel, son char est tiré par 4 éléphants. Les triomphes à Dionysos, dieu très solaire ainsi que les éléphants). Aurélien est un nouveau Dionysos.

Gallien s’est fait représenter par une statue colossale à l’échelle des dieux. (L’on n’a pas conserver cette statue).

Par ailleurs rien ne montre plus que les dieux soutiennent les empereurs qu’en leur accordant la victoire.

Le culte impérial est une faiblesse.

Dans le vocabulaire tout prend une notion de très sacrée. L’empereur devient difficile d’accès. On va chercher à célébrer les moments importants de son règne. Ce sont les dies imperii (jour d’accession), ou les décennales (10 ans) et plus rarement les vicennales (20 ans)

L’aboutissement du culte c’est la tétrarchie sous Dioclétien. Il fait de la fonction d’auguste en chef un Jupiter ou un fils de Jupiter. Il fait de l’Auguste second, le fils d’Hercule. Donc par fonction l’empereur est un dieu. Il n’y a plus de logique dynastique c’est le meilleur qui est choisi par les dieux.
Dioclétien se retire du pouvoir et redevient un simple homme. C’est la fonction qui insuffle le divin. L’autre orientation verra le jour avec Constantin.

Avec Constantin revient le concept du Sol Invictus et comme cela qu’il dira qu’il est touché par le Dieu des Chrétiens.

Les tétrarques sont représentés sur du marbre rouge utilisé pour signifier la dignité impériale. On y constate une solidarité car ils se tiennent par l’épaule.

C’est l’apparition de l’association de divinités impériales et de l’empereur.

Le culte impérial avait cette souplesse de s’introduire dans le réseau des cultes sociaux soit par association soit par une prière aux dieux orientaux mais pour l’empereur = pro salute imperatoris.

Il existe 3 divinités orientales Cybèle, Isis, et Mithra que l’on associe au culte impérial ce qui n’est pas possible avec le dieu des Chrétiens

Les cultes venus d’Orient importés et intégrés

Cybèle

Cybèle vient d’Asie Mineure. Son nom viendrait de CUBE, une pierre noire associée à la divinité. C’est une grande mère liée à la fécondité, maîtresse des fauves.
Elle était férocement amoureuse d’un berger nommé Attis. Il mourra d’amour en se châtrant. Cybèle le fit revenir à la vie. Du sang de la castration apparut les violettes.
Introduite à Rome en 205 avant JC, c’est une vieille divinité dans l’empire.
Elle n’est pas placée sous la même autorité que les autres cultes car étrangère.
Ces prêtres, les Galles, sont des orientaux même à Rome et se castrent lors d’une cérémonie : le taurobole (castration du taureau).
Ce culte va déchaîner la critique des Chrétiens.

Isis

Elle est dite myrionyme (aux très nombreux noms). Elle est d’origine égyptienne, elle relève de la terre d’Egypte. Les Egyptiens sont considérés comme les hommes les plus religieux de l’empire. Elle se développe surtout au Ier millénaire avant JC en voyant ses pouvoirs s’étendre en Egypte. C’est une divinité universelle. Elle fut particulièrement vénérée par Cléopâtre.

L’époux divin d’Isis est Sarapis/Osiris et leur fils est Horus/Harpocrate.
Un temple est développé à Rome pour Isis. 2 obélisques furent dressés. L’un sur la place Navone construit par Caligula et l’autre place de la Minerve à la fin du Ier siècle par Domitien.

Le culte fut tenu à distance par Auguste mais repris par Caligula et les Flavien (70 à 96)

Ces obélisques sont une inscription dans les lieux, sur le champ de Mars. C’est une forme d’exotisme.

Forma Urbis (205/08) est un plan de la ville gravé sur le marbre, il est de très grande dimensions : 1 m / 2,40 m.

L’intérêt de la Forma Urbis c’est que l’on peut retrouver la forme des temples et l’agencement des temples dans la cité.
Il nous montre donc la place du temple de Isis = iseum sur le Champ de Mars.

Il a une forme atypique car il n’est pas fait à la romaine. Du point de vue architectural, il est séparé de la ville par un mur d’enceinte = le péribole.

Diapo Iseum : dromos + fontaine + chapelles rayonnantes + Cella avec une statue porte ouverte.

Diapo : monnaie de bronze, un sesterce avec l’accord du Sénatus Consult SC. Représentation du temple avec les chapiteaux de colonne en forme de papyrus.

Les murs du temple sont couverts de représentations peintes qui ajoutent à l’exotisme du lieu et relate les mythes fondateurs du culte d’Isis.

La statue d’Isis porte un nœud sous la poitrine, c’est le nœud isiaque. Elle est également sur le fronton, assise sur le dos du chien Sirius (signification astrale) elle est sensée montrer qu’elle domine par la course des étoiles.
Le faucon porte le pshent symbole du monde céleste.

Le port d’Ostie est un lieu emblématique du culte d’Isis. Les commerçants et les navigateurs sont sous le patronage d’Isis.
Il y a une procession qui va de Rome à Ostie. Le blé est distribué gratuitement, ce sont les anones.

Isis assure la bonne navigation et c’est l’une de ses attributs principaux.

La fête principale et le navigium isidis. Elle se tient à l’ouverture de la navigation (on ne navigue pas durant l’hiver c’est la mare closum). Pour rouvrir la navigation, on fête Isis le 5 mars par une procession très importante qui va du temple jusqu’au port. C’est l’occasion d’un déploiement connu par un auteur latin adepte d’Isis : Apulée (125-180 : Métamorphoses).

Apulée a reçu une initiation. Cf. Livre XI chapitres IX-X.

Il dit qu’il faut mettre en évidence les attributs de l’Egypte :
-le lin
-l’adepte au crâne rasé, lustré d’huile et brillant.
-le masque d’Anubis
-le ciste : panier contenant les objets du culte, attribut d’Isis
-un vase = uraeus d’Isis

La procession arrive dons au port et l’on prononce des vœux pour l’empereur et on lance, après l’avoir purifié, un bateau chargé d’offrandes pour la divinité.

Cela renvoie à une deuxième fête à la fin de l’année. Elle commémore la mort Osiris. Isis va le rechercher et le ramener à la vie. C’est l’Invention d’Osiris, le 28 octobre.

Cette fête mêle la peine du deuil puis réjouissances, c’est toujours l’idée du cycle éternel. C’est un culte ouvert à tous.

L’initiation :

Les cultes orientaux offrent un rapprochement particulier avec les dieux. L’initiation à Isis n’est pas dénoncée par les Chrétiens.

L’adepte a fréquenté le temple et a vue le soin que l’on apporte à la divinité (les servantes viennent refaire le nœud isiaque et d’autres peignent la statue). L’adepte doit se sentir appelé par un rêve.

L’initiation commence par une abstinence sexuelle de 10 jours et un jeun.
Il entreprend un parcours de nuit où on lui montre des objets de culte en passant d’espace en espace avec des jeux de lumière.

Il subit des hallucinations. Il est régénéré et il est sauvé = idée de salut.

Apparemment ce salut ne porte que pour la vie sur terre. Désormais l’initié communique avec la divinité et lui rend hommage et accède à une connaissance divine dispensée par la divinité.

Il pourra donner des théonyme (nom de dieux) à ses enfants = comme Isidor (le don d’Isis)

Son culte n’est normalement pas privilégié par les autorités romaines. Il est peu associé au culte impérial, il a une certaine autonomie, c’est peut-être aussi pour cela que les Chrétiens ne s’en sont pas pris à lui. Il s’adresse à tous, hommes et femmes et de milieux sociaux différents. Il permet l’émotion religieuse.

Il contribue à faire évoluer les mentalités religieuses selon l’idée de mise à disposition relativement chaste de l’adepte à l’égard de la divinité, en ce sens qu’il peut être associé au christianisme.

Les cultes venus de Syrie – proche de Cybèle : Mithra (Iran) ; Adonis et Atargatis

Adonis et Atargatis :

Cf. R. Turcan

Les 2 divinités sont Adonis (représentant les hommes et la fertilité) et Atargatis (représentant les femmes et est associée à Venus).
Elles participent à une logique débridée. Le culte d’Adonis a une forme de prostitution religieuse considérée comme scandaleuse par Constantin qui fermera.
Elles étaient acceptées par les Romains car elles ne remettaient pas en cause l’équilibre social.

Ex : en 186 av JC, le scandale des bacchanales. Les Bacchanales avaient été introduites par l’existence du culte rendu à Dionysos/ Bacchus. Ce scandale fut considéré par le Sénat comme particulièrement grave parce que les pratiques du culte voulaient que les adeptes étaient plus fidèles à leur communauté qu’à Rome. En conséquence, le Sénat proscrit largement l’exercice de ce culte.

Depuis cet incident les nouvelles formes de religion sont vus avec suspicion et doivent faire l’objet d’une acceptation.

2- Une religion inassimilable ? L’inculturation chrétienne et ses limites

L’Eglise se définit comme catholique. Catholos = la totalité. C'est-à-dire qu’elle se veut universelle et donc à être présente dans l’ensemble du monde et donc de l’empire romain.

1- l’extension spatiale

Diapo. :
Carte de la situation du christianisme au Ier siècle. L’Eglise catholique est surtout située dans les villes, limitée pour l’essentiel à la partie orientale de l’empire (de langue grecque) à l’exception de Rome, cependant à Rome les chrétiens parlent grec.
Carte au milieu du IIIe siècle. Le phénomène est largement diffusé dans plusieurs directions même hors de l’empire. Il y a beaucoup de groupe en occident, en Afrique romaine (Tunisie, le nord du Maroc, le nord de l’Algérie) et la plus importante des cités c’est Carthage.

Le christianisme, en terme de communauté missionnaire, se place sur les voies de communication de l’empire surtout les voies maritimes et fluviales.

En Gaule, la communauté de Lyon est très importante et subit beaucoup de persécution.

Le catholicisme est prosélyte, c'est-à-dire qu’il vise à la conversion.

• Le rapport entre les communautés :

C’est un échange de lettres (surtout avec Paul = les Epîtres) qui enseigne le catholicisme et ses pratiques. Il épouse le système d’échanges entre l’empire et les gouvernements de provinces.

Ex : écrits post-apostoliques

Tout cela va assurer que la foi soit bien la même partout. Mais avec l’expansion des communautés, les lettres ne suffisent plus. Les chrétiens vont donc se regrouper autour d’Eglises plus importantes dans des métropoles comme Antioche, Rome, Alexandrie ou Carthage. Ce sont des centres de réseaux. On y forme des assemblées qui sont appelés conciles, dont les chefs sont les évêques.

Il y a de nombreux conciles en Afrique du nord autour de l’évêque de Carthage, au milieu du IIIe siècle (256) c’est l’évêque Cyprien.
Ces Eglises se structurent sur le modèle administratif romain, avec des conciles provinciaux. Ainsi les modalités de l’empire romain servent de modèle et de trame à l’Eglise.

2- modalité de recrutement et organisation

• Au niveau local : dans une cité

Alors que la religion est illicite, les chrétiens ne sont pas poursuivis (Rescrit de Trajan = TD lettre de Pline à Trajan). Au niveau juridique, ils s’organisent comme la loi leur permet en corpus (association professionnelle et funéraire) avec une caisse commune qui prend en charge quelques repas communs, la maladie et les funérailles. Le corpus permet de constituer une propriété spécifique alors qu’ils n’auraient pas pu en passant directement par le droit romain.
Cette propriété est une area c'est-à-dire un cimetière. En effet, les sépultures sont placées hors la ville, mais où enterrer les chrétiens car ils ne pratiquent pas la crémation (résurrection) ? Les païens et les chrétiens ne souhaitent pas être enterrés ensemble. Ainsi pour délimiter cette area doit être socialement admise : c’est là qu’intervient le corpus, car il permet d’accéder à la propriété d’une area.

Le terme cimetière est un terme spécifiquement chrétien c’est le lieu où l’on dort, à la différence des nécropoles païennes qui sont des villes des morts.

• Les bâtiments de culte :

Nous commençons à les connaître à partir du IIIe siècle avec Tertullien. Tertullien dit que ces bâtiments portent le nom d’Ecclésia (à Carthage) ; ce terme désigne donc tant l’assemblée des chrétiens que le lieu où il se tient l’assemblée. Nous ne savons pas à quoi l’ecclésia à une exception près. C’est un lieu clôt, couvert, marqué par un vestibule et un seuil. Cette propriété n’est pas individuelle mais collective d’où le terme de corpus.

Diapo. : Plan de l’ecclésia de Dura Europos. C’est un site archéologique important parce que la ville fut prise par les Perses en 256 et dépeuplée. Il y a deux bâtiments importants – une synagogue et – une ecclésia.

La salle d’assemblée est rehaussée, dénuée de décoration et sert à l’eucharistie, le baptistère est voûté et décoré de fresques aux couleurs très vives représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament comme Adam et Eve, David et Goliath et le Bon Berger.

Le baptistère est un lieu pédagogique, il dévoile le mystère de la révélation du Christ. Ce n’est plus nécessaire dans la salle d’eucharistie.

Cyprien de Carthage nous fait connaître des dispositions de type rectangulaire avec des absides où siègent les prêtres. C’est une séparation entre les prêtres et les fidèles dans l’espace.

• Le fonctionnement social de l’Eglise

Qui sont les chrétiens au IIIe ?

Ils sont surtout entre Alexandrie (avec Clément, Origène de langue grecque) et Carthage (avec Cyprien, Tertullien de langue latine) qui est la plus grande communauté. Il n’y a pas de langue sacrée, on utilise les langues disponibles. Les chrétiens viennent de différents milieux urbains avec des artisans, des commerçants et parfois même des gens influents sans être dans l’élite, ce sont des affranchis augusto (de l’empereur)

Les conversions se font par maisonnées (chef de famille, ensuite les femmes, les dépendants).

 L’importance des femmes dans le processus de conversion

En effet, elles ont un rôle particulier en ce que la communauté chrétienne a un discours attrayant pour elles. Au niveau sociologique, il n’y a pas de différenciation entre les sexes pour intégrer la communauté. Elles ont un rôle actif par la Charité. Ainsi les veuves ne sont pas laissées pour compte. Elles sont prises en charge par le collège des chrétiens de même que les vierges. Cela les émancipe de la logique matrimoniale des familles païennes. Les femmes peuvent également visiter les malades.

Cela pose un problème de la place de la femme dans le culte. Peut-elle enseigner la catéchèse ? Peut-elle commander une communauté ? Peut-elle donner les sacrements ?

La discussion est très discutée vers 250 en Asie Mineure dans la communauté de Montan (montanisme) qui constitue un mouvement prophétique dans lequel il y avait des prophétesses. Ce fut un « scandale » mais à l’origine la prédication était fondée sur le charisme, c'est-à-dire la grâce reçue. Ainsi elles enseignent comme les hommes à la condition d’avoir reçu l’Esprit Saint.

Le problème c’est que le charisme s’oppose à l’institution. On voit se développer un discours d’opposition. Les hommes enseignent et progressivement les femmes se voient proposer des rôles secondaires (diaconesses) :

-les épouses sont poussées à la propagande
-les vierges et les veuves sont introduites dans l’assistance de l’office et la charité.

C’est donc une stature d’obéissance.

Tertullien pousse même à ce que les femmes aient la chevelure couverte.

La place de la femme est donc progressivement contrainte.

 Parallèlement se structure le clergé :

Heros = héritage

Les prêtres ont une plus grande part que les autres à l’héritage. Ils sont au service de Dieu. Ce sont également héritier de la tribu de Levi (tradition juive)

C’est une professionnalisation du clergé. Leurs ressources sont la sportula (panier garni de denrées) et la divisio mensurma (une forme de salaire qu’on verse aux clercs)

Il se développe 2 catégories de chrétiens :

-les laïcs ( laos = laïkos = peuple social) ou le plebs fidélis qui apportent des ressources au clergé
-le clergé

Dans chaque église locale, il y a un évêque (c’est un monepiscopat. L’épiscopos est celui qui surveille) c’est le chef de la communauté, il devient responsable de l’organisation (finances et vie spirituelle). C’est partout pareil entre le IIe et le IIIe.

Aux cotés de l’évêque, il y a les clercs c'est-à-dire les prêtres et les diacres ( voir les sous-diacres). Ils sont plusieurs.
-les prêtres (prosbuteron = les anciens) entourent l’évêque de leurs conseils et le remplacent en cas d’absence. C’est donc l’évêque qui célèbre le baptême, les prêtres le font par délégation.
-les diacres (= diakonoï = serviteur = assistant) ils assistent l’évêque et sont délégués à la Charité qui s’adresse aux chrétiens et aux non-chrétiens. D’autre part ils ont des fonctions liturgiques, notamment dans la célébration de l’eucharistie.
-les sous-diacres dont un échelon moindre.

Mais il existe également en bas de l’échelle :

-les lecteurs : ils sont en charge de la proclamation de la lecture de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. Ils sont la pépinière des prêtres et des diacres.
-les exorcistes sont en charge de faire sortir les esprits impurs. Ils ont un rôle de missionnaire, ce qui n’est pas négligeable car ils renversent l’image des païens.
Les débats sur la nature des dieux païens : on considère que soit ils ne sont rien, soit ils sont des idoles et relèvent du démon. Les exorcistes permettent donc la conversion entre païens et chrétiens, ils véhiculent « l’erreur du paganisme ». Ils contribuent au changement de représentations du monde. Ils insistent donc sur la tension entre les démons (Diable) et Dieu.

Cette tension se manifeste pour les chrétiens dans l’histoire : les persécutions.

 La place des chrétiens dans la société.

Des métiers leur sont interdit car directement lié aux religions païennes comme les métiers du spectacle, du théâtre, de l’amphithéâtre (gladiature et chasse) car non seulement ils ont un pendant religieux mais certains sont l’occasion de verser le sang car les jeux du cirque sont le sacrifice humain institutionnalisé.

Ex : Perpétue : est une femme mise à mort dans l’amphithéâtre, en tenue de dieu africano romain. Elle est avec Félicité.

Le métier de soldat est interdit à cause des références au culte impérial et on y verse le sang. TU NE TUERAS POINT

Pourtant l’armée garantit la pax romana.

Il existe des métiers qui ne posent pas de problème comme l’agriculture dans la mesure où ils n’ont pas de lien avec le culte de la fécondité tel que la lustration.
L’artisanat et le commerce ne posent pas de problème. En revanche les métiers du bâtiment pose problème car tant que les entrepreneurs construisent des basiliques, et des thermes cela va mais dès qu’il des représentations païennes il faut s’en abstenir.

Au total, on peut dire que les chrétiens sont dans le monde, qu’ils participent à la vie municipale mais ils se distinguent de plus en plus.

Il reste le problème politique :

Le modèle politique est la cité. En occident c’est l’ORDO et en orient c’est la BOULE c'est-à-dire l’Assemblée. Cette assemblée est constituée de magistrats, à des quels se trouvent les duumvir (2 hommes). Si les chrétiens ne participent pas ils se marginalisent et ne peuvent pas développer les réseaux de convivialité avec les représentants des cités ; s’ils participent, ils seront associés aux manifestations de la vie civique locale à références religieuses païennes ; pire s’ils font parti de l’ordo, ils se retrouvent face aux problèmes du sacrifice.

Il existe à ce sujet différent type de point de vue :

-Tertullien dit qu’il ne faut pas participer
- d’autres disent qu’il faut s’adapter en se retirant lors des sacrifices comme les juifs, mais le judaïsme est une religion ancienne et acceptée et le christianisme est une religion nouvelle donc déjà suspecte.

a)Orthodoxie et orthopraxie : une Eglise qui se veut catholique

Le credo c’est qu’il faut croire ! Mais croire en quoi ? Croire en qui ?
La référence principale est la Résurrection de Jésus, et tout ceux qui croiront en lui seront ressuscités. Le problème c’est de savoir qui est exactement le ressuscité. Pour cela le christianisme va penser la foi et le christianisme.

Les chrétiens vont donc mettre à profit la rhétorique et la philosophie. Ils prétendent déployer leur discours avec les moyens intellectuels et la culture du temps.

Très tôt des tensions apparaissent et donnent naissance à 3 groupes de croyants :

 Gnosticisme
 Docétisme
 Marcionisme

Plus tard :

 Manichéisme

CM du 14/10/2009


Nouveau Testament : contient,
les évangiles synoptiques (Marc, Mathieu et Luc)
Corpus paulinien
écrits apostoliques
Corpus johanniques avec évangile selon St Jean + 3 lettres

Le Nouveau Testament comporte plusieurs interprétations donc cela sous-entend plusieurs communautés qui on des croyances qui diffèrent.

Le Christ est représenté en gloire et en majesté : on représente la misère du condamné. C'est le récit de la Passion : exalte son autorité dans le contexte de sa souffrance. Cette lecture est une logique docéiste car elle pouvait suggérer l'idée que le Christ a certes vécu sa Passion mais comme un homme ordinaire. Cette tendance va fortement s'énoncer au II° et III°s. = mouvements gnostiques (gnôsis = connaissance). Ces mouvements prétendent accéder à une connaissance ésotérique.

L'ésotérisme est un enseignement de type caché accessible à un petit nombre ( contraire d'exotérisme : tous peuvent l'entendre ) Elles sont diversifiées, mes gnostiques ont quand même des traits communs = croyance en la transcendance de Dieu.

L'autre mouvement consiste à combler l'écart qui sépare Dieu, de la création : intermédiaires : les Éons . Ce sont des être spirituels qui vivent dans le Plérôme , l'espace entre les deux . Par ce biais, on a une réintroduction de la logique polythéiste. Ces Éons forment des couples = ex : « Sagesse et Parole » et ces couples vont engendrer d'autres Éons (introduction de la sexualité) . Ils vont donnés matière à la création. Sorte de dégénérescence du monde spirituel qui aurait donné la Création.
 l'Homme est donc issue d'un processus mauvais et il est prisonnier dans ce monde = l'Illumination : celle-ci suppose de comprendre ce qui s'est passé et comment se libérer. Il s'agit de repérer que l'âme est une étincelle de vie prisonnière dans le corps. On libère l'âme pour accéder à la connaissance.
Vie ascétique, pas de lois, ce qui permet de prétendre à une connaissance supérieure.
Ex : les Valentiniens du nom de leur fondateur
Basilidiens

Irénée de Lyon au II° s. chercha à démonter ces théories et à défendre ce qu'il considère comme la vraie foi chrétienne. Un seul discours pour tout le monde. Le dieu des chrétiens n'est pas inaccessible. La révélation chrétienne repose sur ce qu'on dis les apôtres et ce que disent les écritures. Début de mise en ordre des écritures : Canon des écritures . Irénée rejette d'autres textes par rapport à la liste (qui sera définitive au IV°s.). Rejet des Apocryphes, dont le contenu n'est pas reconnu par l'Eglise  Evangile de Thomas
Des découvertes à Nag Hawadi en Egypte : série de 13 manuscrits appelés Codex (codices au pluriel), des feuilles de papyrus, cousues comme pour former un livre nous ont permit d'avoir accès à l'évangile selon St Thomas en copte. 114 paroles du Christ sont mises hors contextes. L'histoire terreste de Jésus n'importe pas. Paroles détachées de toutes contingences historiques. Début III°s., les mouvements gnostiques tendent à perdre un peu d'influence.  les intellectuels chrétiens reviennent vers la Grande Église
Clément d'Alexandrie (120-215) , philosophe de l'école Platonicienne , d'abord laic, puis adhère au christianisme et va écrire plusieurs ouvrages, dont Le Pédagogue qui montre le Christ comme un maitre capable de convertir et convaincre parmi ceux qui ont le plus haut niveau d'éducation. Use de l'allégorisme, le lecture allégorique était pratiquée à Alexandrie depuis longtemps et était employée pour trouver un sens aux récits paiens et leur trouver une élévation . Ex : L'Illiade et l'Odyssée d'Homère
Cyclope = excès d'humanité
Calypso = l'humanité ne peux s'identifier à la divinité
On obtient un supplément de sens sans tomber dans les errements gnostiques.

Origène (190-254). Le christianisme atteint les couches intellectuelles plus élevées car il est une figure d'enseignement.

Marcionisme = Marcion, a développé une doctrine à partir de 144, selon laquelle il y aurait deux dieux : un qui est présenté dans l'Ancien Testament et un deuxième présent dans le Nouveau Testament. Le premier dieu était juge et dur et le deuxième bon et miséricordieux. Le dieu de l' A. T. serait responsable de des défauts de la Création. Celui du N. T. donne son salut et n'est pas responsable. Il opère un travail de séparation et rejette l'héritage hébraique. Il va être complètement rejeté par les autres chrétiens.

Le manichéisme = vient de Manes Mani, un perse né en 216 et mort en 277. Il developpe une pensée dualiste en opposant le bien et le mal, l'esprit et la matière, les ténèbres et la lumière... Developpe donc une doctrine sensée permettre accéder au salut? Ecrit lui-même ses textes, en syriaque. Ses prêches sont dérangeantes et il fut emprisonné par un souverain Perse puis mis à mort. Sa pensée va trouver dans cette mort, une forme de confirmation pour ses disciples. Là font circuler et elle s'introduit au sein des communautés chrétiennes.
Ccroient en le Paraclet, l'avocat, associé au Saint-Esprit. S'explique par l'étiologie (étude des causes) et la soteriologie (discours sur le salut).
 Deux êtres divins : un prince des lumières et un prince des ténèbres. Celui des ténèbres a agressé celui des lumières. Ici, la création est mauvaise mais la responsabilité n'est pas l'homme mais le prince des Ténèbres.
Vie ascétique, les Élus doivent avoir une rigueur parfaite, et pratique le droit des sceaux =
la bouche : elle doit être contrôlée pour ne pas dire de blasphèmes et ne pas faire rentrer ce qui peut emprisonner la lumière. Régime alimentaire strict : que des aliments lumineux tels que huile, melon,...
la main : elle ne doit pas commettre le mal, professions choisies = métiers de boucherie sont interdits, la main doit également s'abstenir de travaux agricoles qui empechent la lumière donc ils doivent se faire aider.
le sein : l'élu doit absolument s'abstenir de toutes formes de désir et de pratiques sexuelles
C'est la seule religion qui a été persécutée dans tout l'Empire Romain. Forte réaction de l'Eglise qui s'empresse de dire que la Création est bonne et que le Pêché n'empeche pas que celle-ci soit bonne. L'étiologie chez les chrétiens résident dans l'histoire où Dieu affronte une puissance hostile. Il n'y a pas d'autres sources que le Christ dont Manes est un menteur.
Face aux grands mouvements, l'Eglise se définit progressivement, elle prouve sa doctrine et ses fondements. Elle est désormais une Institution.

b) « La faute des chrétiens » et sa repression : quand l'Etat Romain persécute

Le christianisme est une religion illicite dès 313 qui est considérée comme une nouveauté qui porte atteinte. Un corps de droit repose sur le Rescrit de Trajan (avec Pline).

L'Etat ne prend pas l'initiative de chercher les chrétiens, en revanche, le gouverneur peut les juger et s'ils demeurent dans l'affirmation de leur croyance il y a une possible condamnation à mort. Ex : Lyon en 177, Carthage en 214 , Alexandrie en 240 Les chrétiens deviennent des boucs-émissaires.

En 249, les choses changent Dèce, empereur de 249 à 251 est d'abord préoccupé par la situation militaire qui s'est dégradée. Son inquiétude se porte sur la menace des Goths. Création d'un édit : Sacrifice général (édit non conservé) vers 249. On fait participer les chefs de famille et on vérifie leur vénérations de l'Empereur par le biais de sacrifices qu'ils devront effectués ( par le vin, l'encens,...)
Les Juifs en sont exonérés car ils sont considérés comme relevant d'une religion ancienne. S'applique à Rome en 249 puis dans les villes des provinces romaines dès 250. A Rome le Pape refuse de ce préter à ce culte, il sera arrêté puis exécuté (Fabien).

Mise en place des « certificats » qui sont donnés aux chrétiens qui ont voué un culte à l'Empereur (45 papyrus) . Question de la réintégraiton par la suite, ceux qui ont sacrifié sont les « Lapsi » . Néanmoins certains ont acheté un certificat ou envoyé un de leur esclaves effectuer un sacrifice à leur place. Un concile à Carthage aura lieu en 251 sur ce sujet. La mise en application de l'Edit semble s'être arrêté dès début 251 laissant l'Eglise dans des questions indispensables pour sa survie.


Dernière édition par Anne-éli le Sam 24 Oct - 14:33, édité 1 fois
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Message  Anne-éli Dim 11 Oct - 10:57

chapitre complété. J'ai fait une rubrication en rouge pour marquer l'ajout du cours.
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