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CM médiéval n°12 et fin

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CM médiéval n°12 et fin Empty CM médiéval n°12 et fin

Message  Nathalie Sam 15 Mai - 17:19

Reprise du cours le 11/05/10

IV.Soulèvements et révoltes paysannes

Soubresauts prennent la forme parfois de ligues nobiliaires, de mouvements urbains, de la déposition d'un souverain (uniquement en Angleterre: Edward II, Richard II, pendant la guerre des deux roses). Se sont des révoltes populaires, ou tout du moins de personnes qui sont appelés menus, gens de petit état, la merdaille, gens mécaniques. Est ce que ce sont les couches les plus basses ou les strates inférieurs des classes moyennes ? Selon les sources, on peu voir des deux, et même la présence de la bourgeoisie (Rouen). Problèmes de l'historien: sauf exception rarissime, ces mouvements ne sont jamais connus par des sources qui émanent des soulevés eux même, ce ne sont que des sources extérieurs, émanant de la répression (actes de procès, lettres de rémission, ordonnances, etc). Sinon, ce sont des sources narratives (chroniques), souvent fondamentalement hostiles aux soulèvements. Ensuite, il y a le problème d'interprétation (historiographie): deux écoles s'opposent ici. Selon l'historiographie « libérale », qui part du constate que du XI jusqu'au milieu du XIII est une période de prospérité, or dans les sources on ne relève pas de mention de révolte à ces moments sauf quelques cas, souvent de meurtres de seigneur (20 cas en 2 siècles). À partir du milieu XIII et au cours du XIV, sur un contexte de crise, on a une résurgence, parfois brutale, avec une tendance à ce généraliser vers les révoltes. Donc soulèvements: causé par un contexte brouillé. Ensuite interprétation « marxiste », qui repose sur la lutte des classes, elle voit le passage du deuxième âge (lutte seigneurs/cerfs) au troisième âge (bourgeois/prolétaires), donc du féodalisme au pré-capitalisme. Les crises sont donc le résultat des contradiction internes de la structure même de la société. Période marquée par trois étapes:

A. Jusqu'au milieu du XIVe siècle

Et c'est la Flandres qui entre la première dans le processus au milieu du XIII: résurgence de mouvements populaires sporadiques mais de plus en plus nombreux. Certaines villes sont touchées dès 1240. C'est la première région de production textile, donc composée d'un prolétariat. Donc grèves des ouvriers, qui prennent des formes insurrectionnelles, soulèvement général de cette population autour de 1296-1306. Après hors de la Flandres, un certain nombre de villes sont touchées par des révoltes, pour des causes semblables. Les famines, qui entraînent une inflation des prix (la chèreté du grain) surtout en 1315-1317, première grande famine en Occident. Les mutations monétaires et les premières tentatives d'imposition d'une fiscalité: 1306, politique de fiscalité essayée par Philippe IV. On s'ne prend aux biens de ceux qui sont regardés comme responsables, les bourgeois spéculateurs ou les officiers du roi. Les révoltes se font de manière sporadique et sans cheminement géographique car tout cela découle d'une réponse spontanée à la conjoncture. Cette résurgence culmine en 1350 en France, avec un point culminant à la défaite de Poitier comme le roi n'est plus là (capturé), Paris: insurrection menée par Etienne Marcel, Charles de Navarre et l'évêque de Laon. C'est dans ce cadre que le 29 mai 1358 éclate la révolte paysanne qui est restée comme étant LA révolte, soit la jacquerie, mouvement bref puisque elle est écrasée le 10 juin, qui est d'une extrême violence des deux côté. Le 29 mai, dans la localité de Saint Leu d'Esserent arrive une troupe d'hommes d'arme qui, à l'image de tous les hommes de guerre, sont vu comme responsables des défaites et des pillages. Une altercation entre les paysans et ces chevaliers qui tourne en faveur des paysans génère un mouvement qui se diffuse en qqes jours dans tout l'île de France, en Normandie et en Champagne. D'après le récit des chroniqueurs, la jaquerie se distingue par l'attaque et le pillage des châteaux de seigneurs (mais pas des pouvoirs ecclésiastiques), papiers brûlés et seigneurs tués. C'est un mouvement anti nobiliaire et non anti seigneurial. La répression est menée par Charles de Navarre, il écrase le 10 juin avec une armée de chevaliers les paysnas et pendant tout l'été, traque systématique de paysans, exécutés de manière sommaire, se dont témoigne les lettres de rémission et l'amnistie générale proclamée fin 1358. Ensuite, pendant 20 ans, il n'y a presque plus de soulèvements. Comment interpréter le silence des sources ? La brutalité de la répression à du dissuader. Mais aussi la seconde peste (1360-1363) qui abat une bonne partie de la population, retournement avec le règne de Charles V, redressement de la position française éteint certainement l'hostilité à la noblesse.

B. Les « années révolutionnaires »
Voir travaux en TD

C. Jusqu'au XV siècle

Une fois que l'on met à part les soulèvements politiques, on voit une nette raréfaction des érvoltes. On en trouve encore, dans le midi comme dans le Nord, des révoltes urbaines qui ont toujours comme phénomène déclencheur la fiscalité. Lyon en connait de manière répétée (6 en 20 ans, que les sources appellent désormais effroi soit un mouvement extrêmement court où l'on s'en prend aux biens, aux officiers). 1461 règne de Louis XI, qui vient après un règne fort qui maintient la fiscalité malgré la paix. Il y a des révoltes dans 20 villes de France, la tricoterie d'Angers par exemple DU 1 au 3 septembre 1461. Pourquoi ces révoltes sont plus sporadiques ? La répression est toujours sanglante, il y a tout de même une amélioration de la conjoncture. La mutation du féodalisme au capitalisme serait peut être en voie d'achèvement donc les contradictions internes seraient en voie de résolution. Enfin, puisque l'élément fondamental dans la plupart des cas est la fiscalité, elle est peut être au XV vue comme une fatalité et que le pouvoir royal à fini par comprendre comment il fallait imposer la fiscalité soit « l'art de lever l'impôt consiste à plumer l'oie du plus grand nombre de plumes et avec le moins de criailleries » Colbert.


Conclusion générale

Fonction de la conclusion: ce n'est pas un résumé, c'est l'occasion de retraiter les éléments vus, pour orienter les révisions.
La dimension d'histoire sociale n'est pas la plus importante; l'objectif est d'étudier la société comme acteur (aux commandes, en victime) de ce processus que l'on appelle la genèse de l'Etat moderne, donc perspective d'histoire politique. Mais il y a dans l'histoire sociale pur des modifications qui ont jouées d'une manière ou d'une autres dans l'histoire politique. Quels sont ces processus ? Au plan démographique, la situation est particulière car diminution brutale et répétée de la population suite aux épidémies doublées de la guerre et des famines.
Ces Etats en cours de construction ont affaire à nu nombre de gouvernés, un nombre de contribuables en baisse (1328: 16 million, 1450: 8/9 millions d'habitants en France).
Une société ne peut pas s'étudier hors du contexte économique or celui ci a aussi connu un certain nombre de modification. L'économie de la fin du XV est très différente de celle de la fin du XIII. Au XV l'agriculture est toujours l'activité principale mais le secteur secondaire s'est considérablement développé, dont l'industrie textile, surtout en Angleterre. Jusqu'à XIV l'Angleterre était le premier pays producteur et exportateur de laine. Puis au XV les anglais on pris conscience que il valait mieux fabriquer des draps est les exporter ensuite avec une valeur ajoutée, ce qui en fait le premier exportateur au XV.
En France au départ l'industrie textile est concentrée en Flandre, Normandie et la partie Est du Languedoc. À la fin du XV l'industrie est partout mais le pouvoir royal ici n'est pas étranger à ce développement. Louis XI fut très interventionniste, il est à l'origine d'implantations d'ateliers de soierie comme à Tours. Cela entraîne le gonflement des effectifs citadins
A la fin du XV on note aussi un affaiblissement de certaines structures sociales traditionnelles marquées par exemple par un recul très net du servage. Celui ci tarde en Angleterre au XIV, il à quasiment disparu au XV. Augmentation très nette du nombre de miséreux, marginaux, exclus, de pauvres. Nouveauté se trouve surtout dans le regard porté sur eux. Le pauvre est une sorte d'incarnation du Christ pendant une bonne partie du Moyen Âge, puis il est vu de plus en plus comme un danger, peut être parce qu'il a participé à un soulèvement. Mais surtout le nombre de pauvres en fait un groupe, une masse. Les Etats prennent en charge le contrôle des établissements d'assistance, et on a là l'origine des hôpitaux généraux qui enferment les pauvres de manière à les mettre hors d'état de nuire.
On peut noter aussi une évolution des mentalités soit de la pensée. Durant l'essentiel du Moyen Âge, l'individu n'existe qu'à travers une solidarité, un groupe. L'individualisme s'affirme à la fin du XV. Au plan philosophique, cela débouche sur l'Humanisme. Individualisme qui n'empêche pas ls anciens privilèges de groupes de subsister, à côté d'une organisation juridique de la société, ce qui compte de plus en plus est la richesse d'un individu soit sa capacité financière (idée transition féodalisme/capitalisme). Développement d'un affairisme avec des individus qui savent profiter des opportunités pour s'enrichir et monter socialement.
Histoire politique menée sur le long terme: pour la France 1285-1498 (avènement de Ph4 et changement de dynastie, fin des Valois directs pour les Valois d'Orléans). Pour l'Angleterre 1272-1498 (Avènement Edward I et mort de Richard III, changement dynastique, on passe des Lancastres aux Tudors).

Qu'est ce qui a changé entre le XIII et le XV ? Est ce que l'Etat, le roi présentent une physionomie similaire que ce soit en France comme en Angleterre ? Non car au cours de cette période il y a des bouleversements fondamentaux:
la notion d'Etat. Avant on parle de l'état du roi, de la personne du roi. Progressivement ce mot désigne de plus en plus la notion de gouvernement et surtout de commandement. Théologiens et juristes envisagent l'Etat comme un corps politique et non plus le corps du roi d'où l'image d'un corps avec le roi en tête, les paysans sont les pieds, etc. Le corps de l'Etat englobe alors gouvernants et gouvernés, c'est le fondement du passage à la notion de sujétion, la tête commandant à l'ensemble du corps, y compris à la noblesse et l'Eglise. L'Etat moderne est donc avant tout une construction idéologique. À la fin du XV nous somme donc bien en présence d'un Etat (déf du début).
Le contexte de crise fut il un obstacle à l'affirmation de l'Etat ou n'aurait il pas au contraire contribué à celle ci ? La crise démographique existe partout, mais on n'a pas d'équivalent de la guerre de Cent ans ailleurs. On constate que dans des Etat qui ne sont pas touchés par de telles guerres, l'évolution se fait aussi. Exemple de la couronne d'Aragon et de Castille. Le contexte à joué un rôle. La guerre est surtout l'alibi de la fiscalité.
L'Etat moderne, ce n'est pas que la fiscalité, c'est aussi l'affirmation d'un gouvernement qui, dans tous ses secteurs d'intervention, utilise toujours le même argument, le bien commun. Que ce soit les textes de la pensée politique ou es actes législatifs, tous font de l'Etat le garant du bien commun. C'est grâce à cet argument que l'Etat moderne se construit comme la justice (« la justice du roi est la plus juste »).Le pouvoir du roi au XV est nettement plus parqué qu'au XIII. C'est au nom du bien commun que le roi récupère le monopole de la frappe monétaire et justifie les modulations. C'est en ce nom que le roi réforme tous les domaines de la vie quotidienne par ses actes législatifs souverains, qui lui permettent entre autre la création d'une armée permanents. La législation devient par excellence la manifestation de la souveraineté.
La guerre à permit une prise de conscience de former une communauté nationale, la guerre permettant aux populations de se rassembler derrière le roi. Elle affaiblit la noblesse et surtout la grande, comme les princes territoriaux en France (principaux obstacles à l'affirmation de l'Etat). À la fin du XV les rois de France et d'Angleterre sont des rois souverains et plus suzerains, par la grâce de Dieu (ils ne reconnaissent aucun supérieur sur terre, raison pour laquelle le roi « est empereur en son royaume ») Donc plus de suprématie du pape. C'est un roi protecteur et défenseur des populations. Mais il n'est pas un souverain absolu pour autant, cela n'apparaîtra qu'au XVII car il y a encore des entrave à l'exercice d'un absolutisme: le roi fait encore l'objet de contestation, dans l'exercice de ses fonctions il rencontre encore certaines limites notamment dans la manière de devenir roi. Si l'élection n'est plus de mise, l'hérédité n'empêche pas des destitutions comme on peut en voir en Angleterre. Au moins en France, même si leur pouvoir est à l'occasion contesté, les rois deviennent un sujet d'admiration et pour certains l'objet d'un culte. C'est ce que nous montre Philippe de Comines, bourguignon du XV qui se rapproche de Louis XI, laissant ses mémoires où il écrit surtout l'histoire du règne de Louis XI, le roi de France est le plus grand roi d'Occident selon lui car c'est le plus sage, le plus libéral et le plus vertueux. Si le roi n'est pas un tyran, c'est parce qu'il est un bon chrétien, or la foi est l'obstacle de la tyrannie.
Le roi du XV est il toujours un roi du Moyen Âge ? Il n'existe pas UN roi du Moyen Âge, et de toute façon le moyen âge est une notion d'historien, donc il faut se poser la question de ce qu'est la fin du Moyen Âge. Officiellement 1096 et 1492 avec la prise de Grenade, découverte de l'Amérique. 1517 semble plus pertinent avec la naissance de la réforme protestante. Le MÂ à voulu vivre dans l'unicité de la foi, 1517 rupture de ce fondement de la civilisation occidentale. Si l'on se situe vers la fin du XV, le roi n'est plus un roi du MÂ, mais ce n'est pas encore un roi du XVII non plus. Cette première modernité couvrirait les années 1370 à la fin du XVI, les souverains à la fin du XV ne sont donc plus des rois du MÂ mais pas non plus des rois modernes, ce sont des rois de l'entre deux. Le 22 février 1495, Ch VIII fait une entrée triomphale à Naples (naissance des guerres d'Italie), où il fait valoir des droits sur la couronne qui remontent à 1265 lorsque Charles d'Anjou à été investit du royaume de Sicile, qui est vite amputé de l'île pour finir en royaume de Naples. Il fini au roi René, qui le donne à la lignée royale puisqu'il n'a pas de fils. Charles VIII veut alors aller récupérer Jérusalem. C'est un idéal pleinement médiéval, mais militairement parlant, il donne naissance aux guerres d'Italie, typiques de l'Epoque Moderne. Michel Mollat dans sont ouvrage de 1980 Genèse médiévale de la France Moderne, « le MÂ français ne mourrait pas, il muait en pleine jeunesse »
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